"L'engagement du président" Emmanuel Macron face à la colère des "gilets jaunes" "sera tenu", assure le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) dans une interview au Journal du dimanche. "Il n'y aura pas de carabistouille", affirme Richard Ferrand au sujet des promesses du chef de l'État, notamment l'augmentation de 100 euros pour tous les salariés au niveau du Smic.
Le cinquième samedi consécutif de manifestations a été marqué par un net recul de la mobilisation. "L'enjeu, c'est que la totalité des salariés payés au Smic en bénéficient, bien au-delà de ceux qui touchent la prime d'activité. Crédit d'impôt, baisse des charges salariales... tout est à l'étude", souligne ce proche du président Macron. "Si nécessaire, nous modifierons la première tranche de l'impôt sur le revenu pour que personne ne soit pénalisé. On ne reprendra pas d'une main ce qui aura été donné de l'autre", ajoute-t-il.
Des "mesures sociales urgentes". Le président de l'Assemblée nationale estime que le projet de loi pourra être adopté suffisamment vite pour que les mesures soient applicables au 1er janvier . "Il sera discuté dès jeudi par l'Assemblée et vendredi par le Sénat", précise Richard Ferrand. Le président de l'Assemblée en appelle à "la responsabilité des parlementaires" car "il serait paradoxal de retarder volontairement", par des amendements, "l'adoption de mesures sociales urgentes".
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron lundi dernier "seront coûteuses puisqu'elles sont massives". "Nous allons injecter plus de 10 milliards d'euros dans le pouvoir d'achat des Français", rappelle Richard Ferrand, ce qui entraînera "un déficit plus élevé que prévu - sans doute à 3,4 % du PIB", c'est-à-dire au-delà de ce que prévoient les règles européennes. "Mais il s'agit d'un pic conjoncturel" puisque "la transformation du CICE en baisse des charges pérenne représente un effort exceptionnel estimé à 0,9 %", dit-il.
"A force de rester sur les ronds-points on tourne en rond". Concernant la suite du mouvement des "gilets jaunes", Richard Ferrand dit respecter la liberté de manifester. "Mais à force de rester sur les ronds-points on tourne en rond. On ne peut pas durablement paralyser le pays", ajoute-t-il, assurant que "le temps du dialogue est venu".