"Pour l'instant, nous n'avons pas de réponse", a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure, premier chef de parti reçu lundi à Matignon dans cette journée de concertation pour tenter de résoudre la crise des "gilets jaunes".
Une proposition de loi "de sortie de crise". Olivier Faure, accompagné des présidents de groupe socialistes Valérie Rabault (Assemblée nationale) et Patrick Kanner (Sénat), a remis à Édouard Philippe une proposition de loi "de sortie de crise" qui doit être déposée lundi au Palais-Bourbon.
"On a compris qu'il se passait quelque chose, que peut-être pour la première fois depuis trois semaines on a un gouvernement qui saisit l'ampleur du mouvement des 'gilets jaunes'". Mais "pour l'instant, nous n'avons pas de réponse", a déclaré Olivier Faure en sortant de l'entretien.
"Nous voulons que la méthode change". "Il faut qu'il y ait un moratoire sur les taxes avant toute discussion, c'est la seule façon de rendre crédible cette discussion", a-t-il dit. "Ensuite, nous voulons que la méthode change. Jupiter, c'est fini. Il faut qu'il descende de l'Olympe", a ajouté Olivier Faure.
Neuf articles "qui sont des réponses à l'urgence". Dans la proposition de loi socialiste, "il y a neuf articles qu'il [Édouard Philippe] peut mettre en oeuvre tout de suite, qui peuvent être débattus cette semaine à l'Assemblée nationale s'il le souhaite et qui sont des réponses à l'urgence : rétablissement de l'ISF pour donner des marges de manœuvre, (un) moratoire sur les taxes énergétiques, (une) augmentation de la prime d'activité, une réponse aux retraités", a expliqué Valérie Rabault.
Le texte prévoit également "une nouvelle version du chèque énergie", élargi à 8,5 millions de Français supplémentaires, en hausse et avec l'inclusion d'une "composante carburant". Les socialistes veulent également une augmentation de la prime d'activité, une indexation des retraites de base sur l'inflation, la limitation de la hausse de la CSG aux seules pensions équivalentes à plus de 3.000 euros. Il entend financer ces mesures par la restauration de l'ISF et par "une augmentation de la fiscalité sur les revenus mobiliers".
Vers une motion de censure ? Faute de changement de cap de l'exécutif, a réaffirmé Olivier Faure, le PS pourrait rejoindre l'initiative d'une motion de censure des députés communistes. Un débat aura également lieu à l'Assemblée nationale mercredi et au Sénat jeudi, en vertu de l'article 50-1 de la Constitution, c'est-à-dire sans que la responsabilité du gouvernement ne soit engagée. Matignon n'a pas précisé dans l'immédiat si ce débat donnerait lieu ou non à un vote.