Emmanuel Macron a annoncé mercredi à Saint-Brieuc que la sortie du "grand débat national" prendrait la forme d'une "redéfinition d'un projet national et européen" sans "reniement" ni "entêtement", et pas seulement d'une liste de réponses à des demandes catégorielles. Emmanuel Macron a souligné d'emblée que la réponse au grand débat ne peut être "ni un reniement de ce qui a été fait pendant deux ans", "ni un entêtement parce qu'il y a aussi des messages qui sont envoyées, des demandes claires qui n'ont peut-être pas toujours été entendues jusque-là".
"C'est une immense responsabilité maintenant pour nous, et pour moi au premier chef", de répondre au succès du grand débat, a déclaré le chef de l'État, venu échanger avec des élus mercredi en Bretagne, avant-dernière étape de son marathon du grand débat qui s'achève en Corse. "On pourrait regarder le débat que nous venons de vivre comme une série, une addition de demandes catégorielles ou individuelles, j'ai la conviction profonde que si on fait ça, on se trompe", a-t-il analysé. "Beaucoup des sujets qui ont été évoqués par nos concitoyens durant ce débat ne sont pas simplement des demandes catégorielles et donc n'appellent pas une liste de réponses", selon lui.
Le chômage et l'insécurité, "grands absents" du grand débat
Emmanuel Macron s'est par ailleurs dit "surpris" et "frappé" par ce qu'il considère être "les grands absents", "les manques" du débat, en citant notamment "le chômage", "alors que c'est la première cause d'un pouvoir d'achat difficile", "le monde" et "les sujets d'insécurité et de terrorisme (qui) ont comme disparus", a déploré le président. "À côté de ces absents, je vois un risque du débat : (...) c'est l'individualisme", a poursuivi Emmanuel Macron.
"Le temps dans lequel nous entrons est pour moi celui de la redéfinition du projet national et européen, c'est-à-dire d'une capacité aussi à revisiter des choses dont nous n'avons pas discuté dans le débat public au moment de l'élection présidentielle, qui, parfois, ont été enfouies depuis très longtemps", a encore expliqué le président de la République. Il a listé dans les défis les évolutions de la famille et du travail, la révolution numérique, la transition démographique et la transition écologique. Mais, a-t-il ajouté, "je veux que dans les réponses que nous aurons à formuler tous ensemble, moi le premier, il y ait d'abord et avant tout chevillé un principe de responsabilité" de chacun.