Il devait annoncer "les chantiers d'action prioritaires et les premières mesures concrètes" ayant émergé du "grand débat". Face au violent incendie qui s'est déclaré, lundi, en fin d'après-midi à Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron a finalement décidé de reporter son allocution télévisée.
Les informations à retenir :
- Le chef de l'État a décidé de reporter son allocution à une date ultérieure en raison de l'incendie qui s'est déclaré à Notre-Dame de Paris
- Emmanuel Macron devait annoncer "les chantiers d'action prioritaires et les premières mesures concrètes" après le "grand débat"
- De "nouvelles annonces" sont d'ores et déjà prévues mercredi, à l'occasion d'une conférence de presse, la toute première de son quinquennat
Allocution annulée
Emmanuel Macron venait d'enregistrer son allocution télévisée. Sa diffusion attendra, le chef de l'État ayant décidé de la reporter en raison du "terrible incendie qui ravage Notre-Dame de Paris", a annoncé l'Élysée, une vingtaine de minutes avant son intervention. La présidence n'a pas précisé quand cette intervention aurait lieu.
L'ESSENTIEL EN DIRECT - Important incendie en cours à la cathédrale Notre-Dame de Paris, Macron se rend sur place
"Notre-Dame de Paris en proie aux flammes. Émotion de toute une nation. Pensée pour tous les catholiques et pour tous les Français. Comme tous nos compatriotes, je suis triste ce soir de voir brûler cette part de nous", a écrit le chef de l'État sur Twitter.
Notre-Dame de Paris en proie aux flammes. Émotion de toute une nation. Pensée pour tous les catholiques et pour tous les Français. Comme tous nos compatriotes, je suis triste ce soir de voir brûler cette part de nous.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 avril 2019
Dans la foulée, il a indiqué qu'il se rendait sur place accompagné de son Premier ministre Édouard Philippe, alors que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner est actuellement en déplacement à Mayotte.
Vers des "changements en profondeur"
"Lundi, à 20 heures, je vous réponds", avait initialement assuré le chef de l'État dans une courte vidéo postée dimanche soir, avec des images de ses échanges durant le "grand débat". L'Élysée, dans son communiqué, avait de son côté fait savoir que des "changements en profondeur" allaient être "lancés" pour marquer "un nouvel acte". Certains promettaient même "des surprises".
Le 10 décembre, Emmanuel Macron avait dégainé un plan de 10 milliards d'euros pour calmer la colère sociale. Les annonces n'avaient à l'époque pas eu l'effet escompté.
Ce qui est sur la table
Cette fois, parmi les pistes évoquées figurent notamment une baisse de l'impôt sur le revenu avec l'éventuelle mise en place de nouvelles tranches pour le rendre plus progressif et la réindexation des "petites retraites" sur l'inflation. Des mesures plébiscitées respectivement par 82% et 88% des Français, selon un sondage Ifop publié dimanche par Le JDD, portant sur neuf pistes parmi des dizaines évoquées pendant le "grand débat".
Selon cette enquête, une large majorité de Français (87%) jugent nécessaires d'obliger les médecins à s'installer dans les déserts médicaux. Plus de trois sur quatre sont favorables à "un assouplissement des conditions permettant aux citoyens de proposer des référendums" (76%) et 72% se prononcent pour "une allocation unique en direction des plus démunis qui fusionnerait toutes les aides sociales existantes". En revanche, 54% sont contre la suppression de l'ENA.
Également sur la table : la prise en compte du vote blanc, la suppression des avantages des anciens présidents, Premiers ministres et ministres, la création de conseillers territoriaux - réforme proposée par Nicolas Sarkozy -, l'amélioration du paiement de la pension alimentaire aux mères célibataires. Ou encore des aménagements pour la limitation à 80 km/h.
Certaines mesures évoquées durant le "grand débat" sont quant à elles exclues d'avance, comme par exemple le retour de l'ISF.
De nouvelles annonces attendues mercredi
Emmanuel Macron doit faire mercredi "de nouvelles annonces", au cours d'une conférence de presse dans la salle des fêtes de l'Élysée. Sa toute première en France depuis le début de son quinquennat.
Le 3 avril dernier, à Saint-Brieuc, il avait aussi averti que toutes les attentes des Français, parfois contradictoires, ne pourraient être satisfaites. Les "gilets jaunes", eux, se sont déjà donné rendez-vous pour un 23ème samedi de mobilisation à Paris.