C'est "un exercice de communication qui est plutôt réussi". C'est par un dialogue de plus de six heures avec 600 maires qu'Emmanuel Macron a lancé le "grand débat national", mardi, à Grand Bourgtheroulde. Au-delà de cette première analyse, "il y a la lecture que peuvent en faire les Français", prévient le politologue Bernard Sananès, président de l'institut de sondage Elabe, au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1, mercredi. Et à la question de savoir ce que cela change, "on n'aura pas la réponse tout de suite".
"Emmanuel Macron a tout misé sur ce grand débat." Quoi qu'il en soit, ce débat permet au chef de l'État "de donner le sentiment qu'il renoue le dialogue" : "Il y a huit jours, une partie des observateurs et sans doute des Français, se disait : 'Le quinquennat est fini.' Le samedi soir de l'acte 8, il y avait eu beaucoup de violences, personne ne voyait même comment physiquement, ce débat pouvait s'ouvrir. Là, on va dire que la tension a un peu baissé."
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"Emmanuel Macron a tout misé sur ce grand débat, comme si c'était sa dernière chance de sortie, de faire que son quinquennat ne soit pas fini", poursuit Bernard Sananès, qui estime que "si ce débat est raté, s'il n'y a pas de participation, alors il ne pourra pas rebondir dessus".
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"Les corps intermédiaires, ça sert aussi à avoir des relais." Par ailleurs, l'exercice permet d'illustrer l'importance "des corps intermédiaires" que sont les élus locaux, et particulièrement les maires. Le président de la République ne s'est pas adressé à des députés LREM mais à "des maires divers droite, divers gauche, sans étiquette comme souvent dans ces petites communes". Ceux-là ont été séduits par l'échange qu'ils ont eu avec Emmanuel Macron et le disent. "Les corps intermédiaires, ça sert aussi à avoir, non pas de porte-parole, mais en tout cas des relais", analyse Bernard Sananès.