Les patrons voient enfin plus clair dans les programmes à dix jours des élections législatives. Mais certaines propositions leur paraissent déconnectées de la réalité. Président de la Confédération des entreprises du bâtiment, Jean-Christophe Repon, renvoie dos à dos celles du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national sur les salaires.
D'un côté, l'indexation sur l'inflation, de l'autre, l'augmentation des salaires de 10% en échange d'une exonération de cotisations patronales : "Dans le bâtiment, nous fonctionnons territoire par territoire. Et nous négocions avec les partenaires sociaux. C'est une méconnaissance du territoire et une méconnaissance de l'entreprise".
"Cette mesure risque d'accentuer la smicardisation de la société française"
Contrairement à la majorité des patrons, Mélanie Berger Tisserand était plutôt séduite par le Nouveau Front populaire. Dirigeante d'une petite entreprise, l'augmentation du SMIC ne lui fait pas peur : "Moi, ils m'ont rassuré. En tout cas par ce que j'ai entendu. Ils assurent qu'ils vont accompagner les entreprises vers cette augmentation-là".
Président des jeunes entrepreneurs chrétiens, Pierre Guillet n'est pas d'accord. Pour lui, l'augmentation du SMIC mettrait au supplice certaines petites entreprises : "Soit elles ne garderont pas certains salaires, soit elles ne créeront pas de nouveaux emplois parce qu'elles n'auront pas les moyens de le faire. Cette mesure risque d'accentuer la smicardisation de la société française". Actuellement, 17% des salariés du privé sont payés au SMIC, un record historique.