Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et la présidente de Génération écologie Delphine Batho ont critiqué lundi l'attitude des députés LR et RN opposés à la venue de l'égérie suédoise de la lutte contre le changement climatique Greta Thunberg mardi à l'Assemblée nationale. "C'est une clarification utile parce que les masques tombent en fait sur un arrière-fond, en quelque sorte, de climato-scepticisme", a accusé la députée des Deux-Sèvres sur Franceinfo. "Monsieur (Guillaume) Larrivé et monsieur (Julien) Aubert jouent leur compétition interne (à la tête du parti les Républicains) de politique politicienne sur le dos de la lutte contre le changement climatique", a-t-elle dénoncé.
"Il faut croire qu'on est dans une situation tellement dramatique et même tragique que la jeunesse a davantage lu les rapports du Giec que bien des responsables politiques", s'est-elle indignée. "C'est la colère qui devrait nous emporter tous aujourd'hui. Ce n'est pas la boycotter qu'il faut, c'est au contraire l'acclamer et dire que nous n'en faisons pas suffisamment", a réagi Olivier Faure sur Cnews, en soulignant que "cette jeune femme a eu un rôle extraordinaire dans la prise de conscience globale en Europe, même dans le monde".
Guillaume Larrivé avait appelé à "boycotter" Greta Thunberg
Samedi, Guillaume Larrivé, candidat à la présidence de LR, avait appelé ses collègues à "boycotter" Greta Thunberg à l'Assemblée nationale. "Ne comptez pas sur moi pour applaudir une prophétesse en culottes courtes, 'Prix Nobel de la peur'", a tweeté dimanche Julien Aubert, lui aussi candidat à la tête de LR. "On ne me forcera pas à aller m'agenouiller, à aller applaudir la Justin Bieber de l'écologie, une espèce de créature médiatique qui va énoncer des banalités", a critiqué lundi le député RN Sébastien Chenu sur BFMTV, tout en précisant ne pas être "climato-sceptique".
La majorité divisée sur le sujet
La majorité apparaît divisée sur le sujet. Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, estime sur Twitter que "si Greta Thunberg avait 30 ans de plus, personne ne mettrait en cause sa légitimité à y intervenir. C'est bien sa jeunesse qui fait oublier à certains qu'elle a initié un mouvement historique. Triste message pour les jeunes engagés". "Faire la grève de l'école, quel triste symbole", selon le député LREM de Paris Sylvain Maillard qui s'est dit "extrêmement mal à l'aise devant la construction iconique à l'encontre d'une réflexion scientifique".
Greta Thunberg est invitée par les 162 députés du collectif transpartisan sur le climat baptisé "Accélérons", à une réunion ouverte aux autres parlementaires. Elle assistera aussi à la séance des questions au gouvernement depuis la tribune d'honneur. L'adolescente de 16 ans a reçu dimanche le Prix Liberté 2019 à Caen en présence de vétérans du Débarquement de Normandie de 1944.