Est-ce la fin de la tempête pour le gouvernement ? Au soir d'une grève massive dans l'Éducation nationale, où le personnel réclamait des moyens de protection supplémentaires face au Covid-19 et des recrutements, le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé jeudi cinq millions de masques FFP2 et des milliers de remplaçants. De quoi calmer les ardeurs des syndicats, qui doivent se prononcer prochainement sur une poursuite ou non du mouvement. Pour le gouvernement, l'objectif était bien d'apaiser les tensions et faire retomber la pression, à moins de trois mois de la présidentielle.
Sortir de la tempête pour Jean-Michel Blanquer
Les mots du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, trahissent l'ambition du gouvernement. Chose rare : après une grève et une journée de manifestations, le ministre a admis une forte mobilisation. "Nous avons compris", a déclaré le locataire de la rue de Grenelle à Paris. Tout sauf la stratégie du bras de fer, le ministre privilégie celle de la conciliation. C'est ainsi que l'exécutif fait le choix d'accéder à la demande des enseignants de pouvoir bénéficier de masques FFP2 de la maternelle au lycée, et ce alors même que le Haut Conseil de la santé publique ne les préconise pas.
Cette décision est une opération de déminage également de la part de Jean-Michel Blanquer vis-à-vis de son collègue, Olivier Véran. Ces derniers jours ont fait état de tensions entre les deux hommes. "Ça va très bien, il n'y a pas de conflit du tout", clame pourtant le ministre de l'Éducation nationale, qui espère désormais que la tempête soit passée.