Convoqué par le Premier ministre, Bruno Le Roux est également poussé vers la sortie par Benoît Hamon. Le candidat PS à l'élection présidentielle a appelé lundi le ministre de l'Intérieur à quitter son poste après les révélations sur l'emploi de ses filles à l'Assemblée nationale. Pour Benoît Hamon, ce serait "la décision la plus sérieuse". "L'exemplarité s'applique à tous", a-t-il estimé mardi à l'occasion d'un déplacement à Bruxelles.
Le candidat socialiste s'exprimait quelques heures après l'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire du Parquet national financier sur les révélations faites par l'émission Quotidien lundi. L'émission de TMC relève que Bruno Le Roux a employé ses deux filles comme collaboratrice parlementaire lorsqu'il était député de Seine-Saint-Denis. Les premiers contrats remontent à leur adolescence, lorsqu'elles étaient encore au lycée, et porteraient sur une somme totale de 55.000 euros. Bruno Le Roux doit s'exprimer pour la première fois sur cette affaire mardi à 18h depuis Bobigny. Il a été reçu par François Hollande dans l'après-midi, en présence de Bernard Cazeneuve.
Parallèle avec l'affaire Fillon. "Nous avons aujourd'hui une forme de soupçon qui pèse sur la classe politique, sur la vie politique toute entière et il faut pouvoir dans ce domaine lever le soupçon. Il est toujours lieu de le faire en prenant les décisions difficiles, brutales, qui supposent probablement pour lui de quitter le gouvernement", a renchéri Benoît Hamon.
Pour le député PS des Yvelines, il ne peut y avoir "deux poids deux mesures" au regard de l'affaire Fillon. "On ne peut pas dire à François Fillon 'démettez-vous, soyez exemplaire' et que le titulaire d'un portefeuille, qui plus est régalien, ne se l'applique pas", a-t-il insisté. "Ça n'est pas bon", a insisté Benoît Hamon, qui a plusieurs fois dénoncé une campagne "polluée par l'argent".