"La bagnole, c’est quelque chose", disait Georges Pompidou, du temps de sa présidence, pour illustrer l’attachement des Français à l’industrie automobile. Emmanuel Macron en est conscient, c’est d’ailleurs lui qui a rappelé cette citation de son prédécesseur mardi matin, lors d’une interview exclusive accordée à Nikos Aliagas sur Europe 1. Le président de la République assure avoir pris la mesure de la grogne qui enfle dans le pays au sujet de la flambée des prix des carburants. Il a assumé la politique du gouvernement, mais aussi annoncé des aides pour certaines catégories de Français.
"Améliorer le chèque énergie" pour "les gens très modestes". "Sur le fond, le gouvernement ne se trompe pas. Il va dans la bonne direction. On doit moins taxer le travail, ce qui est le cas, et on doit davantage taxer ce qui pollue", a d’abord affirmé Emmanuel Macron. "Mais je souhaite qu’on bouge un peu", a-t-il tempéré, se disant attaché "à la situation de deux catégories de personnes". D’abord, Emmanuel Macron pense aux "gens très modestes. Pour se chauffer, quand ils ne peuvent pas changer de chaudière, qu’ils n’ont pas d’autres options, il faut qu’on regarde comment améliorer le chèque énergie", a annoncé le chef de l’Etat. "Parce qu’on ne peut pas laisser des gens, alors que l’hiver commence, dans une situation où leur pouvoir d’achat ne permet pas de se chauffer dignement."
"Qu’on généralise" l’aide pour ceux "qui prennent la voiture pour travailler". L’autre catégorie à laquelle le chef de l’Etat pense, "ce sont nos concitoyens qui, tous les jours, prennent la voiture pour aller travailler". Et pour ceux-là, Emmanuel Macron souhaite s’inspirer de ce qu’a mis en place la région Hauts-de-France, à savoir une aide de 20 euros mensuels pour ceux qui doivent faire plus de trente kilomètres pour aller travailler. "C’est une bonne philosophie, et d’ailleurs le gouvernement l’a accompagnée parce que cette aide sera défiscalisée", a rappelé Emmanuel Macron. "Je souhaite qu’on généralise tout cela [sur l'ensemble du territoire]. Il faut qu’on soit dans un mode d’indemnités kilométriques. Il faut travailler avec les collectivités locales, les employeurs, intelligemment pour aider ces gens-là", a-t-il affirmé. "Nos concitoyens qui sont dans cette situation, je comprends leur colère."
Le mouvement du 17 novembre "agrège toutes les démagogies". Une colère qui devrait se matérialiser le 17 novembre, journée de mobilisation pour lutter contre la flambée des prix. Une journée qu’Emmanuel Macron assure ne pas craindre. "Sur ce type de mouvement, je suis toujours prudent, parce que ça agrège beaucoup de choses qui n’ont rien à voir, toutes les formes de démagogie", a dénoncé le chef de l’Etat. "Il y a des gens qui sont dans une situation légitime de désarroi, il faut qu’on les aide. Mais je suis toujours méfiant sur ces grands appels à mobilisation pour tout bloquer, parce que généralement on trouve derrière un peu tout et n’importe quoi, des choses qui n’ont rien à voir ensemble, et des gens qui n’ont pas de projet pour le pays, si ce n’est de le mettre à l’arrêt", a-t-il insisté.
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