Le gouvernement s'engage à donner un coup de pouce aux fonctionnaires. Il prendra la forme d'une augmentation générale des salaires d'ici l'été. L'exécutif va revaloriser le point d'indice qui sert de base au calcul de la rémunération des agents, une mesure très attendue face à l'inflation qui devrait atteindre 4% cette année, selon la Banque de France.
Une hausse de 1% coûterait deux milliards d'euros
Le décrochage des salaires des fonctionnaires est une "réalité", affirme la ministre de la Fonction publique. Amélie de Montchalin avait pourtant jusqu'ici refusé à plusieurs reprises d'augmenter la valeur de ce point d'indice. Il sert à calculer la rémunération de base des agents titulaires des trois fonctions publiques : État, territoriale et hospitalière. Ce dégel est prévu d'ici l'été. Il pourrait être adopté dans un budget rectificatif, mais l'ampleur de la revalorisation n'est pas encore décidée, sachant qu'une hausse de seulement 1% coûterait deux milliards d'euros. Les arbitrages devraient être rendus par Matignon, probablement d'ici la semaine prochaine.
L'annonce est en tout cas d'ores et déjà saluée par les syndicats. "C'est une bonne nouvelle", réagit Julien Terrier, délégué syndical de la CGT, au micro d'Europe 1, même s'il estime que cette mesure est "électoraliste". "On sent bien que c'est calculé", ajoute-t-il. "Ce ne sera pas à la hauteur des douze ans de pseudo-gel de notre point d'indice. Nous demandons une énorme revalorisation salariale, c'est-à-dire 10% d'augmentation du point pour qu'on récupère au minimum tout ce qu'on a perdu depuis 2010."
L'inflation "forte et durable"
Une mobilisation interprofessionnelle pour les salaires est prévue jeudi. Les opposants à Emmanuel Macron dénoncent un nouveau cadeau du président candidat, à moins d'un mois du premier tour de la présidentielle. Dans une interview au Parisien, Amélie de Montchalin a rejeté toute arrière-pensée "électoraliste". Selon elle, la promesse est justifiée par l'inflation "forte et durable".