"En politique, il faut avoir le pardon large", a ironisé Henri Guaino invité vendredi de l'émission Ça pique mais c'est bon d'Anne Roumanoff. Parrainages, perspectives présidentielles et prévisions sur le duel final, le député Les Républicains s'est confié sur son avenir politique.
Une primaire ratée. Quand on lui demande s'il a connu des échecs, Henri Guaino évoque sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Il reconnaît volontiers qu'il n'a pas eu les parrainages nécessaires pour mener à bien cette candidature. "Je me suis battu pour avoir [les parrainages] des parlementaires. J’en ai presque atteint le chiffre [20] puis ils sont partis un par un…" Sur "16-17" parlementaires qui lui avaient assuré leur soutien, seuls "4 ou 5" sont restés. "Ils ont oublié de me prévenir", suppose l'ancien candidat, sarcastique.
Henri Guaino assure qu'il leur parle toujours "mais j'en pense pas moins", glisse-t-il, dans un sourire. "Parce que si vous commencez à ne plus parler aux gens qui vous déçoivent, vous ne parlerez plus à personne."
La même ambition présidentielle. Mais qu'à cela ne tienne, ce premier échec ne va pas freiner son ambition présidentielle. D'ailleurs, l'ex-"plume" de Nicolas Sarkozy avait déjà annoncé début septembre qu'il se présenterait à l'élection présidentielle quel que soit le résultat de la primaire de la droite. Un système qu'il considère comme "à bout de souffle" et dont les Français ne voudraient plus ; il s'en passera donc. Et pourtant, pour se présenter à l'élection de 2017, Henri Guaino devra repasser l'épreuve des parrainages mais cette fois-ci "ce n'est pas le même exercice". Il faut s'assurer du soutien de 500 élus, qu'ils soient parlementaires, conseillers généraux, départementaux, régionaux ou encore maires et peu importe leur étiquette politique.
Malgré ce système plus ouvert, après le camouflet de la primaire de la droite, comment être sûr de recueillir les parrainages nécessaires ? "Je ne suis sûr de rien", répond Henri Guaino. "Je ne suis même pas sûr d’être élu président de la République. Mais les autres devraient aussi être beaucoup moins sûrs d’être élus." Une petite pique peut-être destinée à son rival Nicolas Sarkozy dont il a été le conseiller à l'Élysée, ou à Alain Juppé, les deux grands favoris de la primaire de la droite.
Se garder de faire des prévisions. Que l'un ou l'autre soit le candidat officiel de la droite, Henri Guaino ne fait pas de pronostics. "Je pense qu'il est déraisonnable de tirer des plans sur la comète parce qu’il se passe tous les jours quelque chose dans notre société." Entre les attaques terroristes, la menace d'une nouvelle crise financière et la crise des migrants qui ne fait que s'aggraver, "nous sommes dans un monde tout à fait instable et dangereux", conclut le désormais candidat à l'élection présidentielle.