Le président UDI de la région Normandie Hervé Morin a dénoncé lundi le "cynisme sans limite", selon lui, de François Hollande dans sa défense de la loi El Khomri, tout en demandant "l'arrêt" des blocages des raffineries. "Il est clair qu'il faut que ça s'arrête. On ne peut pas avoir une région qui progressivement se trouve paralysée, pour nos compatriotes qui ont de plus en plus de mal à se transporter, mais surtout pour les entreprises, parce que le risque c'est, demain, le chômage technique", a dit l'ancien ministre.
"Un sentiment de trahison". Pour Hervé Morin, les blocages de raffineries ou, la semaine dernière, de ports contre la loi El Khomri, sont liés "à un sentiment de trahison par un président de la République dont le cynisme est sans limite". "Si on est un vrai mec de gauche, y a de quoi hurler", a-t-il dit rappelant que dans la loi El Khomri "une convention collective majoritaire a force supérieure sur la loi". "Il y a pas si longtemps le PS était aux antipodes de tout ça", a ajouté Hervé Morin, interrogé sur le mouvement social lors d'un déjeuner de presse à Caen. "Après avoir tenu un discours pour gagner des élections", François Hollande "a décidé de tourner le dos à peu près tous les engagements qu'il avait pris en 2012", a-t-il martelé citant également le projet avorté sur la déchéance de nationalité.
Avec le blocage de six raffineries sur huit en France, "en réalité, on assiste à un bras de fer entre la gauche du Parti socialiste et François Hollande", estime l'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy. Les points de blocages du port du Havre ont été levés vendredi mais les opposants à la loi travail menacent de reprendre les barrages dans les jours qui viennent.
Les blocages ralentissent le pays. Lundi, le Medef Normandie a annoncé avoir écrit un courrier au Premier ministre Manuel Valls pour dénoncer le "fort impact économique" des blocages. "Plusieurs entreprises ont demandé à pouvoir bénéficier du système de chômage partiel sans succès pour l'instant auprès des autorités", y affirme l'organisation patronale. Le maire Les Républicains du Havre Edouard Philippe a lui aussi dénoncé "les conséquences très pénalisantes" selon lui dans un courrier au Premier ministre daté de jeudi, a-t-on appris lundi auprès de l'entourage du premier magistrat du deuxième port français.