François Hollande a entamé vendredi une tournée dans la Caraïbe aux allures de campagne électorale. Le chef de l'Etat, qui a reçu un accueil chaleureux à son arrivée vendredi à Saint-Barthélémy, multiplie les attentions et promesses à l'égard des Antilles françaises.
Un bain de foule... "Bravo!", "continuez!" "courage!". A Saint-Martin, île binationale franco-néerlandaise où il posait le pied 15 ans après Jacques Chirac en 2000, François Hollande a pris un bain de foule comme il n'en connaît plus depuis des mois. Tout comme à Saint Barthélémy, où la dernière visite d'un président remontait à celle de Valéry Giscard d'Estaing en 1980.
>> Le reportage de David Doukhan, envoyé spécial d'Europe 1 :
Hollande chaleureusement accueilli aux Antilles par Europe1fr
... Et des cadeaux. En retour de l'accueil des habitants, François Hollande s'est efforcé de combler les attentes de la population locale. François Hollande a ainsi proposé à Saint-Barthélémy un "compromis" pour régler un contentieux fiscal entre l'Etat et l'île, né d'une situation inédite de dotation négative depuis son indépendance de la Guadeloupe. Selon ce "compromis", l'île ne rembourserait que "la moitie de sa dette, soit un effort de 20 millions d'euros".
Le chef de l'Etat avait aussi des mesures plein sa hotte pour le reste des Antilles. François Hollande a ainsi annoncé une rallonge de 750.000 euros pour l'université des Antilles, pour faire baisser la pression entre les pôles martiniquais et guadeloupéen, appelant les deux composantes à "faire vivre l'unité". Il a aussi promis samedi que la Martinique et la Guadeloupe seraient dotées chacune d'un cyclotron, équipement de pointe dans le diagnostic du cancer, avec une participation, à définir, de l'Etat dans les deux projets.
Une com' bien rodée. "Une main, un selfie, un bisou égalent trois voix", la formule choc d'un conseiller du président en plein bain de foule à Saint-Martin est on ne peut plus claire. Depuis plusieurs mois le président est entré dans une stratégie de reconquête de l'opinion tous azimuts en vue de 2017. "Il est en mouvement, il va à la rencontre des Français parce qu'il pense que c'est utile dans sa facon de présider", décrypte un proche. Et dans cette démarche, il tient "toujours deux fils : le très haut et le très proche, le solennel et le personnel, le régalien et le quotidien, l'étranger et le national".
Un agenda chargé, puis Cuba. A la Martinique, François Hollande a présidé samedi un sommet régional sur le climat, en prévision de la COP 21 en décembre à Paris. Dimanche en Guadeloupe, il inaugure un grand centre de mémoire sur l'esclavage, en présence des représentants de la Caraïbe, ainsi que de plusieurs présidents africains. Dans la foulée, il ira les 11 et 12 mai à Cuba où il sera le premier président français à se rendre en visite officielle depuis plus d'un siècle, et à Haiti.