François Hollande est-il en train de draguer Arnaud Montebourg, en vue d'un ralliement à une éventuelle primaire à gauche ? Certains médias l'ont évoqué récemment. Mais selon François Kalfon, directeur de campagne d'Arnaud Montebourg, invité samedi d'Europe 1, "c'est une vue de l'esprit". "C'est une construction de journalistes. Mon téléphone portable n'a pas sonné, ni même celui de l'entourage" d'Arnaud Montebourg, martèle-t-il.
Un "programme d'abandon national". Et pour cause : l'ancien ministre du Redressement productif préfère jouer la carte de l'opposition, face à un président de la République qu'il estime avoir cédé au "système". Selon François Kalfon, François Hollande participe "a un programme d'abandon national, qui vise à ne pas déplaire à ceux qui veulent transformer notre pays en un immense parc de loisirs". Le directeur de campagne d'Arnaud Montebourg est ainsi revenu sur la désindustrialisation qui frappe la France, et notamment sur l'arrêt de la production prévu dans l'usine d'Alstom de Belfort, à horizon 2018.
"Il y a une France périphérique qui décroche, qui n'est pas dans les radars de la mondialisation et qui est surtout éloignée des élites. La seule chose qui intéresse les uns et les autres, c'est l'entre-soi, quitte à abandonner un outil ferroviaire national. Il faut bien que dans la campagne certains s'en occupent. Arnaud Montebourg l'a toujours fait", a martelé le conseiller régional IDF. Le bras droit d'Arnaud Montebourg dénonce "l'entre-soi politique, industriel, financier" qui, selon lui, dirige le pays. Un entre-soi dont "l'incarnation dans l'époque est Emmanuel Macron", un "homme charmant" mais un "produit de ce système". Cet entre-soi "a coulé le pays depuis trente ans", martèle-t-il.
Sarkozy et Hollande, c'est pareil. Pour François Kalfon, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont, l'un comme l'autre, cédé au "système". "L'un a eu Gandrange, l'autre Florange. On fait des moulinets avec les bras, tout en rondeur florentine, à la François Hollande, ou toute en pugnacité apparente, mais le résultat est le même". François Kalfon l'assure, Arnaud Montebourg peut remporter la primaire de la gauche. Il "dispose d'une réserve de voix de près 30%", promet-il, soutenant qu'Arnaud Montebourg et François Hollande se retrouveraient au coude à coude au premier tour.