François Hollande a rendu un vibrant hommage à Jacques Chirac, créateur du musée du Quai Branly à Paris, consacré aux Arts premiers, qui portera également le nom de l'ancien président à partir de mardi.
De nombreuses personnalités. Le chef de l'Etat s'exprimait à l'occasion de l'inauguration de l'exposition "Jacques Chirac ou le dialogue des cultures", dix ans après l'inauguration par Jacques Chirac du musée, le 20 juin 2006. En l'absence de l'ancien président, toute la "chiraquie" était présente, son épouse Bernadette, sa fille Claude, son petit-fils Martin Rey-Chirac qui a lui aussi rendu hommage à son grand-père avant le discours du président. Etaient également présents l'ancien Premier ministre Alain Juppé, les anciens ministres de la Culture Jean-Jacques Aillagon, Renaud Donnedieu de Vabres, Philippe Douste-Blazy, Jacques Toubon, ainsi que François Baroin, Christine Albanel, Rama Yade, Line Renaud...
Le "long combat" de Jacques Chirac. Pour l'ancien président, la naissance de ce musée fut un "long combat". Il fallut "convaincre les conservateurs des musées français, notamment du Louvre, de la nécessité d'ouvrir les musées aux Arts premiers. Comment le Louvre aurait-il pu rester un grand musée s'il ignorait les arts de 70% de la population mondiale? Telle était l'évidence proclamée par Jacques Chirac", a rappelé François Hollande. Il a fallu également "lever les réticences du musée de l'Homme et du musée des arts d'Afrique et d'Océanie dont les collections devaient rejoindre le fonds du futur établissement", "vaincre les réserves des scientifiques qui ne voyaient pas forcément dans ces pièces anthropologiques de véritables oeuvres d'art. Pour ne rien dire de ceux, ils étaient sans doute nombreux, qui n'y voyaient que la trace de civilisations indignes de figurer dans un grand musée national". "Comme quoi, être président ne permet pas toujours de lever tous les obstacles", a-t-il affirmé.
Chirac, "toujours opposé au choc des civilisations". Le président Hollande a également rendu hommage à Jacques Chirac pour s'être "toujours opposé au choc des civilisations, qui ne conduit qu'à l'affrontement destructeur". "Lorsque l'abjection terroriste menace la liberté, lorsque des dictateurs ensauvagent des pays autrefois berceaux de civilisations, comme en Syrie, lorsque la guerre civile jette à la mer des milliers de réfugiés, nos valeurs sont le fil à plomb de la conscience et de l'espoir. C'est aussi ce que ce musée traduit", a-t-il affirmé.
"Nous sommes conscients que si la France veut être la France, elle doit être ouverte au monde pour proclamer une fois encore sa lutte contre l'intolérance, contre l'obscurantisme, contre le racisme et contre l'antisémitisme". Selon lui, "en devenant demain le Musée Quai Branly Jacques Chirac, ce lieu nous garantit que le massage de son auteur sera toujours entendu". Depuis dix ans, le musée a reçu 14 millions de visiteurs et sa collection rassemble "plus d'un million de pièces".