Non, François Hollande ne se déclarera pas candidat à l’élection présidentielle jeudi à Paris. Lors du colloque "la démocratie face au terrorisme", salle Wagram, le président de la République devrait se contenter de faire un pas de plus vers l’élection présidentielle. Et pour cela, pendant une heure, le chef de l’Etat va détailler sa vision de la France. Une vision très personnelle, assurent ses proches, et qui forcément sera très différente de celle des candidats de droite. Histoire, déjà, de se démarquer.
La droite parle "identité", lui développe une "idée"
Ce qu’il va dire, François Hollande l’a déjà esquissé mardi, à Ho Chi Minh-Ville, au Vietnam, où il était en déplacement. Une sorte de rodage qui laisse préfigurer d’une vision de la France qui est davantage une "idée" qu’une "identité". La référence à la "certaine idée de la France" du général De Gaulle est claire. "L'identité, c'est ce que nous avons fait dans le passé, qui nous a constitués, mais l'idée, le projet, ce qui nous anime, qui nous fait avancer, ça c'est l'essentiel", a argué le président de la République mardi soir devant la communauté française du Vietnam
Puis il a manié l’anaphore, sa figure de style préférée, celle du "Moi, président". "Rien ne serait pire pour la France que se refermer sur elle-même, rien ne serait pire pour la France que de renoncer à ce qu'elle est, rien ne serait pire pour la France que de penser que la liberté est finalement un empêchement ou un risque", a lâché François Hollande, visant clairement les candidats de droite en général, et Nicolas Sarkozy en particulier. La droite et sa volonté de changer la Constitution était encore visée quand il a insisté sur "l'importance d'une réponse au terrorisme dans le cadre de l'Etat de droit, de la démocratie et en étant fidèle aux valeurs de la République, la liberté, l'égalité, la fraternité mais aussi la laïcité et tout ce qui participe de la cohésion nationale". Autant d’éléments qu’il devrait largement développer jeudi.
Rester au-dessus de la mêlée
S’il ne veut pas se déclarer trop vite, c’est aussi parce que François Hollande ne veut pas se jeter dans l’arène politique et garder le plus longtemps possible ce statut de président de la République qui le place au-dessus du jeu. Alors que la droite fait feu de tout bois sur la question du terrorisme, il devrait donc garder une position "équilibrée et raisonnable", selon l’un de ses proches cité dans Le Parisien. François Hollande ne manquera pas non plus de mettre en avant son expérience, alors que son quinquennat a été marqué par plusieurs attaques meurtrières. "Il parlera de son rapport à l'exercice du pouvoir dans ce contexte de menace terroriste. François Hollande, lui, l'a éprouvé", annonce ainsi un autre de ses fidèles.
Donner de sa personne
C’est d’ailleurs un discours très personnel que François Hollande devrait au final prononcer. Un parlementaire proche du président assure ainsi qu'il va aller "plus loin que d'habitude" sur l'islam et la laïcité, "il va donner sa définition de la laïcité". Et selon Le Parisien, certains de ses proches insistent sur le fait que François Hollande va un peu lâcher prise. "C'est quelqu'un qui se livre peu, il le fera cette fois", promet un de ses fidèles. Bref, ce discours ne sera pas une annonce de candidature, mais il pourrait diablement ressembler à une entrée en campagne.