Retour au calme lundi matin en Corse, après une nouvelle nuit de violences suite à une manifestation en hommage à Yvan Colonna. Le rassemblement a dégénéré dimanche à Ajaccio, où plusieurs milliers de personnes s'étaient réunies. Des affrontements ont éclaté entre une centaine de jeunes et les forces de l'ordre devant le commissariat et la préfecture. Une vingtaine de personnes ont été blessées, dont trois gravement.
Une vingtaine de blessés dont trois graves
Lundi matin, les Corses ont l'impression de revivre le même scénario. Le journal Corse matin a titré "C'est l'histoire sans fin". À Ajaccio, cette nouvelle mobilisation a déclenché des heurts entre manifestants et forces de l'ordre, qui se sont poursuivis tard dans la soirée. Certains habitants de la cité impériale cautionnent ces manifestations.
"On les encourage malheureusement parce que c'est l'unique manière pour que l'État comprenne. Les discussions entre l'État et le peuple corse n'aboutissent à rien. Il faut continuer à maintenir la pression pour que les choses avancent", explique une femme au micro d'Europe 1.
On compte une vingtaine de blessés, dont trois sérieusement, notamment une femme qui a eu le mollet arraché. Le pire a été évité, une conduite de gaz s'est enflammée, trois immeubles ont dû être évacués près de la place du marché d'Ajaccio. Les pompiers, pris entre deux feux, ont essuyé plusieurs tirs de lacrymogènes, ce qui a rajouté à la tension à quelques jours de négociations cruciales avec le ministre de l'Intérieur.
"L'autonomie en Corse, sans la reconnaissance du peuple corse, ça n'a aucune valeur"
"Il a lâché le mot autonomie. Quelques heures après, le Président de la République a dit qu'il y avait des lignes rouges à ne pas franchir. Mais l'autonomie en Corse, sans la reconnaissance du peuple corse, ça n'a aucune valeur. Alors est ce qu'on dit il n'y a pas de tabou et on discute de tout ? Ce n'est pas remettre en cause l'unité de la France, c'est reconnaître une spécificité" explique un manifestant.
"Les négociations, c'est bien beau, mais il faut des faits", ajoute un autre. Et ces négociations, qui doivent se tenir ce vendredi place Beauvau, pourraient être ajournées. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, semble exaspéré par les violences. Comme d'autres Corses qui les condamnent également.