L'aile gauche du camp présidentiel est particulièrement remontée et peine à digérer le coup de fil de Michel Barnier à Marine Le Pen. Après les propos du ministre de l'Économie Antoine Armand, qui laissait entendre qu'il ne consulterait pas les élus RN dans le cadre du budget, car il ne situait pas le parti lepéniste dans l'arc républicain, le Premier ministre a tenu à rassurer la cheffe des députés RN à l'Assemblée.
"Il accorde plus de crédit au RN qu'à ses ministres"
De quoi susciter des remous en Macronie. Ces élus n'hésitent pas à parler d'une faute commise par Michel Barnier et parlent même de compromission. La colère suscitée par ce coup de fil est présente dans toutes les composantes du camp présidentiel. "Le Premier ministre ne peut pas se comporter comme ça", a confié l'ancienne porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot. "Ce n'est pas 'Marine Le Pen claque des doigts et Michel Barnier s'exécute'", ajoute une proche de Gabriel Attal.
Un cadre de la Macronie abonde : "L'attitude du chef du gouvernement est scandaleuse. Il accorde plus de crédit au RN qu'à ses ministres et, politiquement, il se met dans les mains de Marine Le Pen". "S'il cherche à nous humilier, il faut lui rappeler que nous avons le principal groupe de sa majorité relative", assure un autre marcheur historique, qui rappelle que la lutte contre l'extrême droite fait partie de "l'ADN du Macronisme". Avant de confier qu'il était farouchement opposé à la participation de son camp au gouvernement Barnier.