"Si l'Ukraine perd, nous perdons aussi" : Gabriel Attal a défendu mardi la stratégie d'aide à l'Ukraine devant les députés, qui l'ont majoritairement soutenu à 372 voix pour, 99 contre. D'après le Premier ministre, l'effondrement de l'Ukraine aurait des "risques concrets" sur le quotidien des Français, un "cataclysme pour leur pouvoir d'achat". Pour Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi, les conséquences sont déjà présentes.
"Envoyer des troupes serait cataclysmique"
"Les conséquences, nous les avons déjà. La crise agricole que nous connaissons, la crise énergétique que les Français connaissent, ce sont les conséquences du conflit en Ukraine. Donc, je ne sais pas ce que Gabriel Attal imagine d'autre à part l'idée d'envoyer des troupes [ce] qui serait cataclysmique. Avec Marine Le Pen, nous avons pensé qu'il était temps de mettre des limites à ce président sans limites", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, "une ligne rouge"
Autre sujet de crispation, la potentielle adhésion de Kiev à l'Union européenne (UE). En juin 2022, l'UE avait accordé à l'Ukraine le statut de candidat, un geste hautement symbolique, quelques mois après le début de l'invasion russe. Début mars, la Commission européenne a annoncé présenter, dans le mois, aux États membres le cadre de négociations en vue de cette adhésion. Pour Sébastien Chenu, il s'agit d'une "ligne rouge".
"Il y a des lignes rouges comme l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne parce que c'est la ruine immédiate de pans entiers de notre économie. Est-ce qu'on est obligé de se tirer une balle dans le pied en acceptant l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne", a-t-il questionné, évoquant les conséquences pour l'agriculture française. D'après une étude informelle européenne révélée par le Financial Times, cité par nos confrères des Échos, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE permettrait à Kiev d'engranger la coquette somme de 186 milliards d'euros sur sept ans, le budget en cours qui couvre la période 2021-2027.
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Autre ligne rouge pour le député RN du Nord, l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan. "Ça pose un problème militaire parce que c'est une provocation vis-à-vis de la Russie. Poutine n'acceptera jamais de voir des militaires aux portes de son pays", a-t-il assuré. S'il était au pouvoir, Sébastien Chenu l'assure, il aurait proposé de soutenir l'Ukraine autrement. Il évoque ainsi l'accueil des Ukrainiens en France, l'aide humanitaire et médicale. "Prenons des initiatives de paix", a conclu le vice-président du Rassemblement national.