Après des semaines de travail, le gouvernement va rendre sa copie sur l’immigration, mercredi, lors d’un comité interministériel. Mardi soir, le Premier ministre a présenté les principales mesures à des parlementaires de la majorité. Au cœur de ce nouveau plan : la santé. L’exécutif se dirige vers une réforme de la prise en charge médicale des étrangers, selon les informations d’Europe 1.
"Il faut lutter contre le shopping sanitaire", plaide un député après sa rencontre avec le Premier ministre. Deux modifications du droit sont prévus. L’exécutif va annoncer un délai de carence pour les demandeurs d’asile : il leur faudra trois mois pour accéder à la protection universelle maladie (PUMA), la Sécu de base. Jusque-là, ils y avaient droit dès le dépôt de leur demande.
"On veut casser les fantasmes sur les soins aux étrangers véhiculés par le Rassemblement National"
Par ailleurs, les sans-papiers pourront toujours bénéficier de l’Aide Médicale d’Etat. Le panier de soins ne change pas, mais certains actes non-urgents devront faire l’objet d’un accord préalable de la Sécurité sociale. Dans la ligne de mire du gouvernement : les étrangers qui restent sur le territoire après l’expiration d’un visa de tourisme ou les ressortissants de pays comme l’Albanie ou la Géorgie qui viennent parfois se faire soigner en France.
Des restrictions qui ne concerneront ni les urgences, ni les maladies transmissibles, ni les soins pour les enfants. Mais au sein de l’exécutif, on assume une nouvelle fermeté : "c’est un signal politique clair : on veut casser les fantasmes sur les soins aux étrangers véhiculés par le Rassemblement National", explique un élu macroniste. Mercredi, le Premier ministre dévoilera 20 mesures. Il sera aussi question d’insertion par l’emploi ou d’aide au développement. un plan "ouvert mais exigeant" promet Edouard Philippe. Un exercice d’équilibriste pour tenter de satisfaire l’aile droite comme l’aile gauche de la majorité.