Que faire pour augmenter les expulsions du territoire français ? C'est la mission de Bruno Retailleau, fraîchement arrivé à Beauvau, alors même que le taux d'Obligation de Quitter le Territoire (OQTF) stagne à seulement 7% sur les quatre dernières années. Interrogé sur la question, Bruno Retailleau l'assure pourtant : "J'ai un plan pour l'immigration qui est un plan qui est très articulé".
Pour ce faire, le ministre de l'Intérieur mise sur "une défense de l'avant à l'international pour empêcher des flux de venir. C'est pour ça que nous multiplions des accords bilatéraux : il y a quelques jours avec le Kazakhstan, pour éloigner des Afghans par exemple", souligne-t-il.
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"Une directive antiretour"
Mais l'ancien sénateur Les Républicains de Vendée le sait, ces accords ne suffiront pas si la loi européenne ne change pas. "On a une directive retour européenne qui est mal nommée. C'est une directive antiretour en réalité. Elle nous empêche les éloignements des étrangers", s'agace-t-il. Mais cette directive devrait rapidement évoluer, "j'en ai fait ma priorité", promet-il.
"Je peux vous l'annoncer aujourd'hui, au dernier Conseil des ministres de l'Intérieur, avec les 27 ministres de l'Intérieur européens, j'ai mis le dossier sur la table (d'une modification de la directive retour) et à la quasi-unanimité, nous avons décidé" de la modifier, explique Bruno Retailleau. "Sous la présidence de la Pologne, nous obtiendrons la modification de cette directive retour pour rendre beaucoup plus facile les éloignements. Ce sera une grande victoire qui va nous permettre de reprendre cet outil juridique en main qui est essentiel pour les éloignements", conclut-il.