C’est plus une confirmation qu’une information. Après plusieurs jours de débats et de déclarations parfois enflammées, Édouard Philippe a annoncé les 20 mesures souhaitées par le gouvernement pour réguler l’immigration. Les mesures les plus controversées font bel et bien partie du lot. "Nous voulons reprendre le contrôle de notre politique migratoire", a déclaré le Premier ministre, entourés de nombreux membres du gouvernement, lors d'une conférence de presse. "Il faut mettre en place des objectifs quantitatifs ou des quotas - les deux termes me vont - en matière d'immigration professionnelle", a-t-il notamment lancé.
Par ailleurs, les étrangers sans-papiers ainsi que les personnes déboutées de leur demande d'asile ne pourront prochainement bénéficier d'un maintien de leur protection maladie que pendant six mois au lieu de douze auparavant, a annoncé mercredi le gouvernement. "Les ressortissants étrangers dont le titre de séjour est expiré, tout comme les déboutés du droit d'asile, ont aujourd'hui un maintien de leur droit à la protection maladie pendant douze mois, s'ils sont toujours sur le territoire français. D'ici la fin de l'année, un décret réduira la durée de maintien de droits de 12 à 6 mois", précise le gouvernement.
Concernant les demandeurs d'asile, qui peuvent aujourd'hui accéder à la Sécurité sociale de base (PUMa) dès le dépôt de leur demande, une période de carence de trois mois sera bien appliquée pour éviter tout "détournement de la demande d'asile dans le seul but d'obtenir la prise en charge", a expliqué le gouvernement.
"Nous ne toucherons pas au regroupement familial"
La France compte attirer 500.000 étudiants étrangers d'ici à 2027 pour "accentuer (son) rayonnement international", a aussi indiqué le gouvernement. "Notre objectif, c'est le doublement du nombre d'étudiants" d'ici à 2027, a précisé Édouard Philippe. "Notre pays court aujourd'hui le risque de décrocher en termes d'attractivité internationale", est-il précisé dans le dossier de presse. "Nous sommes, au niveau mondial, le 5ème pays d'accueil pour les étudiants internationaux, mais nous courons un risque de décrochage car d'autres puissances, comme la Chine, déploient des stratégies pour attirer une part grandissante de ces étudiants." Cette hausse des effectifs visée par Paris s'inscrit dans le cadre de la stratégie "Bienvenue en France" lancée en 2018. La France compte actuellement environ 325.000 étudiants étrangers, selon des documents budgétaires pour 2020.
Christophe Castaner a lui aussi pris la parole pendant cette conférence de presse. "Nous ne toucherons pas au regroupement familial", a déclaré le ministre de l'Intérieur en assurant vouloir lutter contre toutes les "fraudes". "Nous avons un dispositif suffisamment carré pour que je considère que ce ne soit pas un sujet", a ajouté Christophe Castaner. "Par contre, nous luttons contre toutes les fraudes" qui peuvent exister y compris "au sein du regroupement familial".