Un délai de carence avant d'avoir accès à la protection universelle maladie, des quotas d'immigrés économiques… Les mesures sur l'immigration que le gouvernement doit officiellement annoncer mercredi sont loin de faire l'unanimité. À droite et à l'extrême droite notamment, on dénonce des "carabistouilles", et un laxisme persistant. À ces critiques, Benjamin Griveaux, candidat LREM à la mairie de Paris, a tenu à répondre mardi soir sur Europe 1. "La réponse à l'immigration que propose le Rassemblement national n'a jamais fonctionné", a-t-il asséné. "La réponse est européenne, Marine Le Pen ne veut pas de l'Europe. Elle s'est toujours prononcée contre les garde-frontières européens. Le bon niveau de réponse est européen."
"Ce débat permet d'objectiver les choses"
Selon Benjamin Griveaux, "la bonne nouvelle" avec ces mesures, jugées insuffisantes par la droite identitaire, "c'est qu'on va pouvoir débattre sereinement à l'Assemblée nationale". "Ce débat permet d'objectiver les choses, de dire ce qu'est la réalité de l'immigration économique dans notre pays, ce que sont les besoins", a poursuivi le candidat LREM à la mairie de Paris.
Pourtant, Emmanuel Macron s'était prononcé contre les quotas d'immigrés établis selon les professions. Désormais, le gouvernement veut en fixer chaque année pour combler le manque de main-d'oeuvre de certains secteurs, comme le bâtiment, la restauration, ou l'hôtellerie. Le président a-t-il changé d'avis ?
"On a été confrontés à des crises européennes à répétitions dès l'été 2017", répond Benjamin Griveaux en citant l'épisode de l'Aquarius, bateau humanitaire rejeté par une majorité de pays européens, dont la France, ou l'arrivée d'un gouvernement xénophobe à la tête de l'Italie. "Vous ajustez aussi, et c'est normal, la riposte sur cette question [de l'immigration] à l'état de vos voisins." Autrement dit, Emmanuel Macron a tenté, selon son ex-porte-parole, de trouver le consensus avec les autres partenaires européens.
"La ville de Paris ne devrait pas autoriser les campements"
Quant à savoir si la loi asile et immigration de l'année dernière n'a été qu'un "coup d'épée dans l'eau", Benjamin Griveaux réfute bien sûr cette idée, mais reconnaît qu'elle n'a pas tout réglé, notamment la question des délais de traitement des demandes d'asile. "Cela s'est amélioré, mais ça n'est pas suffisant."
Reliant ce sujet à celui des campements sauvages dans certaines villes, notamment la capitale, le candidat à la Mairie n'a pu se retenir de tacler son adversaire dans cette course aux municipales, Anne Hidalgo. "La ville de Paris ne devrait pas autoriser les campements. Lorsqu'une tente s'installe, il faut demander au préfet de l'évacuer. C'est une responsabilité qu'il faut savoir partager." À plusieurs reprises, la Mairie et l'État se sont renvoyés la responsabilité de l'évacuation des migrants et de leur prise en charge.