L'immigration était au cœur du sommet européen qui s’est terminé jeudi soir à Bruxelles. Dans leurs conclusions, les 27 réclament "en urgence" un nouveau cadre légal pour accélérer les expulsions. Un virage répressif en partie appuyé par Emmanuel Macron qui fixe néanmoins des lignes rouges.
Emmanuel Macron prend ses distances avec Bruno Retailleau
Emmanuel Macron plaide pour accélérer la mise en œuvre du pacte asile et migration et pour remettre au goût du jour la directive dite "retours". En revanche, il ne veut pas entendre parler de transferts de migrants dans des centres d’accueil de pays tiers. "Avoir des discussions pour rendre plus efficace le retour vers les pays d'origine, je suis très favorable, mais qu'on ait des discussions avec des pays tiers qui accepteraient de garder des gens qu'on ne veut pas accepter, je suis plus sceptique", a-t-il déclaré.
Le président de la République s’oppose donc à cette idée de "hubs de retour" défendue notamment par l’Italie. Il prend aussi ses distances avec son ministre de l’Intérieur pour qui le renvoi dans un pays tiers est une solution à explorer. Malgré tout, il refuse de se démarquer clairement de Bruno Retailleau. "Je ne fais de procès à personne. Avoir un gouvernement et un ministre de l'Intérieur qui veut lutter plus efficacement contre l'immigration clandestine irrégulière et tous ces mouvements qui exploitent la misère, c'est une bonne chose", a poursuivi Emmanuel Macron.
Le chef de l'État aura l'occasion de parler d'immigration directement avec Bruno Retailleau dès lundi, puisqu'il doit le recevoir en tête-à-tête pour la première fois depuis son arrivée au gouvernement.