Emmanuel Macron a promis ce mercredi l'achat d'avions supplémentaires pour lutter contre les incendies, à l'occasion d'un déplacement en Gironde où il a rendu hommage aux pompiers qui font enfin ralentir les deux gigantesques incendies faisant rage depuis plus d'une semaine. "Merci à vous, merci infiniment !" À La Teste-de-Buch, au bord du bassin d'Arcachon, où il est arrivé dans l'après-midi, le président a longuement rendu hommage aux sapeurs-pompiers, aux personnels de la sécurité civile, aux forces de l'ordre, aux élus et à l'ensemble des personnes mobilisées contre le feu qui ravage la forêt située aux abords de la dune du Pilat.
Il a ensuite rejoint Langon, au poste de commandement du feu de Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux. Profitant de cette visite, Jean-Luc Gleyze et Xavier Fortinon, respectivement présidents PS des départements de Gironde et des Landes, ont réclamé dans une lettre ouverte au chef de l'État "une flotte (aérienne) plus conséquente, et une répartition territoriale adaptée".
La France va devoir "acheter plus" d'avions de lutte contre les incendies, est convenu Emmanuel Macron à La Teste-de-Buch. Les 22 avions dont est dotée la protection civile étaient "suffisants ces dernières années. Est-ce qu'il faut en avoir davantage ? La réponse est oui", a-t-il jugé, soulignant que cette flotte augmentée serait européenne et appelant à "redéployer une stratégie industrielle" pour construire ces appareils.
Du mieux pendant la nuit
Le président s'est aussi dit ouvert à une évolution du positionnement de ces appareils, répondant là encore aux deux élus régionaux qui estiment qu'un "dispositif avancé dans le sud-ouest permettrait de protéger le massif forestier de résineux le plus important d'Europe". Les deux incendies qui brûlent en Gironde depuis le 12 juillet ont "très peu progressé", détruisant selon un dernier bilan mercredi, 20.600 hectares de forêt. Le feu de Landiras a ravagé 13.600 hectares de forêt et celui de la Teste-de-Buch 7.000.
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Avec 300 hectares détruits ces dernières heures, "le bilan est plutôt positif, la situation s'est améliorée pendant la nuit mais les deux feux ne sont toujours pas fixés", a indiqué à la presse le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, un porte-parole des pompiers de Gironde. Durant la nuit, aucune nouvelle évacuation n'a été ordonnée et aucune victime n'est à déplorer. Depuis le début des incendies, près de 36.750 personnes ont été évacuées.
Les "conditions météo sont un peu moins défavorables. L'air est plus humide, ce qui est un atout par rapport à la progression de cet incendie", a par ailleurs déclaré le sous-préfet de Langon Vincent Ferrier à propos du feu de Landiras, évoquant des "points de vigilance" à surveiller dans le sud en raison du vent.
Dix avions mobilisés
Environ 2.000 sapeurs-pompiers, de toute la France, et d'importants moyens aériens, 8 Canadair et 2 Dash, sont mobilisés en Gironde. Face au désastre, Emmanuel Macron a encore annoncé à La Teste-de-Buch "un grand chantier national pour pouvoir replanter cette forêt".
Devant deux cartes détaillées des feux présentées au président, le chef de corps des pompiers de Gironde, Marc Vermeulen, a expliqué comment avec l'arrivée de la canicule, "les deux feux ont littéralement explosé", évoquant notamment "des pins de 20 ans qui ont explosé de l'intérieur". Du "jamais vu", selon lui, sans compter que depuis neuf jours, les sapeurs-pompiers doivent également se charger de maîtriser "20 à 25 départs de feu" quotidiens.
Le président a enfin promis aux propriétaires des campings détruits par le feu que l'État les aiderait à les reconstruire. Par ailleurs, dans le cadre de l'enquête sur l'origine de l'incendie de Landiras, où une piste criminelle est privilégiée, un Girondin de 39 ans, gardé à vue depuis lundi, a été libéré, les expertises et analyses le "mettant hors de cause", a annoncé le parquet de Bordeaux.
La Gironde n'est pas le seul département frappé par des incendies, qui se multiplient en France depuis ces derniers jours. L'incendie qui a ravagé des centaines d'hectares de landes dans les Monts d'Arrées depuis lundi était toujours en cours mercredi matin mais sa progression ralentissait, a indiqué la préfecture du Finistère.