La sanction est tombée jeudi soir. Le cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, 87 ans, a été exclu du parti par le Bureau exécutif notamment pour ses propos réitérés sur les chambres à gaz. Cette décision quelque peu attendue a été jugée logique par Marine Le Pen, la présidente du parti. Un peu moins par son père, qui peu après l'annonce de son exclusion a annoncé qu'il déposerait "bien évidemment" un recours.
Un "guet-apens". Interrogé par I-Télé, Jean-Marie Le Pen s'est dit "piégé" et "victime d"'un guet-apens". "Quand cette décision me sera notifiée, je l'attaquerai bien sûr devant les autorités judiciaires compétentes", a annoncé le député européen, qui s'était défendu durant trois heures devant le bureau exécutif du FN.
Accompagné de sa femme Jany et de son avocat, Jean-Marie Le Pen, avait ironisé en arrivant devant ses "juges". "Les chefs sont aux abris, il n'y a que les fantassins ici". Un de ses proches, le député européen Bruno Gollnisch qui l'a assisté au cours de cette réunion, avait pourtant confié en sortant de l'audition qu'il y avait eu "des moments assez vifs" mais que "cela s'était passé correctement". Il s'est dit "abasourdi" après cette décision tandis que Marie-Christine Arnautu, seule alliée du patriarche frontiste au sein du bureau exécutif, a confié son "impression d'avoir été victime d'une mascarade".
Jean-Marie Le Pen, qui dans son bras de fer l'opposant à sa fille avait eu la justice de son côté, devait répondre jeudi de quinze dérapages, dont ses propos réitérés sur les chambres à gaz. Mais il devait aussi s'expliquer sur ses propos visant sa fille ("j'ai honte que la présidente du FN porte mon nom) ou le vice-président du parti, Florian Philippot (qui "s'empare des leviers de commande, places ses hommes, ses mignons partout").