Les nationalistes corses devaient rencontrer ce vendredi Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, afin de commencer une série de négociations autour de l'avenir de l'île. Cette réunion est finalement annulée. "En l'état, la réunion est ajournée", a ajouté une source proche du dossier à Europe 1.
Gilles Simeoni, président de l'exécutif Corse, devait être présent à cette réunion. Les présidents de groupes, notamment les indépendantistes, les députés et les sénateurs de l'île devaient être également présents.
Une vingtaine de blessés dont trois graves
Cette annulation s'inscrit au lendemain de manifestations violentes à Ajaccio en Corse ce dimanche. Une vingtaine de personnes ont été blessées, dont trois gravement. Le rassemblement a dégénéré dimanche à Ajaccio, où plusieurs milliers de personnes s'étaient réunies. Des affrontements ont éclaté entre une centaine de jeunes et les forces de l'ordre devant le commissariat et la préfecture.
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Dans les blessés graves, une femme qui a eu le mollet arraché. Le pire a été évité, une conduite de gaz s'est enflammée, trois immeubles ont dû être évacués près de la place du marché d'Ajaccio. Les pompiers, pris entre deux feux, ont essuyé plusieurs tirs de lacrymogènes, ce qui a rajouté à la tension entre l'exécutif et les nationalistes.
Emmanuel Macron condamne les violences
Emmanuel Macron a jugé ce lundi "inacceptables" les violences en Corse et affirmé qu'il n'y aurait "pas de discussion" sans "retour à l'ordre préalable". "Ce que j'ai vu ce week-end est inacceptable, y compris avec des responsables politiques en tête de cortège", a-t-il dit sur France Inter, au lendemain de la manifestation.
Selon le Président, l'assassinat d'Yvan Colonna en prison est "grave et inacceptable", mais ce dernier "n'est pas un héros" car "il a été condamné à plusieurs reprises" et fut "le lâche assassin du préfet Érignac" en 1998.
"La République ne peut accepter qu'un détenu soit ainsi abattu dans ces conditions par un autre détenu, et c'est pour ça que je prendrai des mesures très claires sur la base des rapports et de l'ensemble des faits qui me seront donnés", a-t-il ajouté.
Mais "le retour à l'ordre est un préalable à toute chose", a prévenu le chef de l'Etat. "Il n'y aura pas de discussion avec des gens qui se comportent comme cela", a affirmé Emmanuel Macron.
"Je suis favorable à toute évolution si elle répond aux besoins de la population. C'est pour ça que j'ai toujours dit "il n'y a pas de tabou" mais "l'autonomie n'est pas l'indépendance" et "n'est pas un objectif en soi", a-t-il souligné.