Améliorer les conditions d'exercice de la police et renforcer les liens de confiance avec la population. Tels sont les objectifs d'Emmanuel Macron, qui vient d'annoncer un "Beauvau de la sécurité", prévu pour début janvier. Dans un courrier adressé au secrétaire général du syndicat de police Unité-SGP-Fo Yves Lefebvre, que nous nous sommes procuré, le chef de l’Etat écrit qu’il interviendra personnellement. Et selon nos informations, confirmées par plusieurs sources syndicales, ce "Beauvau de la sécurité" pourrait déboucher sur une augmentation exceptionnelle de 1,5 milliard d'euros du budget de l'Intérieur. Un montant qui devrait être principalement fléché vers la formation des policiers mais aussi pour l'équipement.
Avec cette lettre, Emmanuel Macron a répondu au secrétaire général du syndicat Unité-SGP-FO Yves Lefebvre, qui lui avait écrit pour lui faire part de la "colère" qu'ont suscité chez les policiers ses propos reconnaissant des contrôles au faciès. "Il y a urgence à agir", explique le chef de l'Etat qui précise avoir demandé à Gérald Darmanin de "recevoir dès que possible" les syndicats de policiers pour peaufiner les propositions. "Je souhaite avancer rapidement et concrètement pour améliorer les conditions d'exercice du beau et indispensable métier qui consiste à garder la paix", ajoute le chef de l'Etat.
Contexte de fortes tensions entre la police et l'exécutif
Le rendez-vous prévu pour début janvier devra s'appuyer sur les sept chantiers de réforme qu'a présentés le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin fin novembre, poursuit le chef de l'Etat : formation, encadrement, moyens, captation vidéo des interventions, inspection, effectifs et lien entre police et population, dont la lutte contre les discriminations et le rapport aux médias.
Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions entre la police et l’exécutif. Dans son interview accordée au média Brut, le président de la République a parlé de "violences policières" et annoncé le lancement d'une plateforme où les victimes pourront signaler les problèmes qu'elles rencontrent avec la police. Deux points qui ne sont pas du tout passés au sein de la profession.