À moins de trois mois des élections européennes, Emmanuel Macron a décliné une batterie de propositions pour l'Union européenne (UE) dans une tribune baptisée "Pour une renaissance européenne" et diffusée dans les 28 pays membres et adressée aux citoyens du continent.
Un terme décliné pendant toute la campagne. Ce mot "renaissance" risque d'être beaucoup employé dans les prochains mois. Et pour cause : il sera l'étendard de la campagne des Marcheurs. Dans la semaine, peut-être dès mercredi, une plateforme européenne va être lancée par LREM, et portera le nom "Renaissance". Cette idée sera au cœur des options et des slogans qui vont se décliner sur tous les modes d'expression et d'information.
Depuis des mois, on explique à l'Élysée que la campagne sera pilotée par Emmanuel Macron, compte tenu de son engagement européen. C'est désormais concret, puisque c'est seul que le président a choisi ce nom pour la tribune inédite publiée dans tous les pays européens. Autre conséquence immédiate de cette initiative pour les proches du président : le choix d'une ou plusieurs personnalités pour diriger la liste apparaît moins déterminant.
Renaître, pourquoi et comment ? Dans ce texte, Emmanuel Macron pose l'équation : face au rejet sans projet, qui amène au Brexit, il y a le choix de la lucidité. L'Europe devra donc mieux protéger la démocratie, et répondre aux enjeux sociaux et écologiques, selon lui. À travers une série de propositions concrètes, Emmanuel Macron s'engage contre le nationalisme qui exploite les colères, mais n'apporte pas de solutions. Selon lui, cette campagne est cruciale, au moment où les égoïsmes nationaux menacent, et où l'empire chinois déroule son rouleau compresseur économique.
Emmanuel Macron avait échoué à lancer un grand débat européen avec son idée des consultations à l'échelle du continent. Cette fois, il décide de dramatiser. D'où cette idée de "Renaissance", dictée par l'urgence. Dans l'histoire, c'est la période qui vient après le Moyen Âge. Et "Renaissance", ça sonne mieux que "résurrection".