Marine Le Pen présentera lundi à Strasbourg ses 25 propositions pour les européennes. Mais déjà, Europe 1 vous en dévoile les contours dimanche matin. Dans ce programme intitulé "Pour une Europe des nations et des peuples", le Rassemblement national acte un changement assez notable : plus question de sortir de l'Union européenne, ni même de revenir au franc.
Plus de Frexit, mais des traités révisés
Après de longs mois de flou, la position du RN est désormais claire : il faut modifier le fonctionnement de la zone euro, mais pas de revenir à la monnaie nationale. Marine Le Pen avait d'ailleurs dit comprendre la peur des Français sur le sujet. Même chose pour le Frexit, passé aux oubliettes. Désormais, Marine Le Pen défend la révision des traités européens, avec notamment la suppression de la Commission européenne (mais le maintien du Conseil européen et du Parlement). Autant de propositions qu'il faudra faire accepter par les autres pays de l'Union, ce qui est bien loin d'être gagné. "La différence c'est qu'aujourd'hui, on est plus seuls, on a des alliés partout", se félicite un proche de Marine Le Pen. Leur objectif est d'agiter la menace d'un blocage des institutions européennes pour pousser à la négociation.
La présidente du RN mise donc sur un bras de fer au niveau européen entre "patriotes et européistes", selon ses mots, entre nationalistes et progressistes, diront d'autres. Reste que sur plusieurs sujets, le RN est loin d’être en accord avec ses alliés. Le parti défend par exemple la suppression pure et simple de la directive sur le travail détaché, ce qui est bien loin de faire l'unanimité chez ses partenaires, notamment en Europe de l'Est.
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Des mesures écolos, d'autres très classiques au RN
Dans son programme, le Rassemblement national opère aussi un petit verdissement, inspiré par l'économiste et essayiste Hervé Juvin, lui-même candidat RN aux européennes. Le parti propose notamment de détaxer les circuits courts, de taxer les importations anti-écologiques, ou encore de mettre en place "une responsabilité nationale des entreprises", sur le modèle de la RSE, "pour encourager les comportements vertueux (refus des délocalisations, embauche d'une main d'œuvre nationale, incitation à recourir à des fournisseurs et produits locaux)".
On retrouve aussi des mesures très classiques, comme le rétablissement des contrôles aux frontières nationales - tout en reconnaissant qu'il est "urgent de protéger ensemble les frontières extérieures de l’Europe par une coopération renforcée entre nos pays " - ou l'arrêt de l'immigration.