C'est une mesure censée conduire vers une meilleure répression du viol sur le plan pénal. Emmanuel Macron s'est dit, ce mercredi, favorable à l'inscription de la notion de consentement dans le droit français, tandis que le viol, aujourd'hui, n'est jugé qu'à la lumière de quatre éléments : la violence, la contrainte, la menace ou la surprise. En réalité, cette volonté du chef de l'État ressemble beaucoup à un coup politique.
D'autant qu'il s'agit d'un revirement dans la mesure où la France s'était opposée, il y a quelques semaines, à une définition européenne du viol qui, précisément, proposait d'intégrer cette notion de consentement. Ce blocage à Bruxelles avait donné lieu à de vives critiques à gauche, en particulier de la part de Raphaël Glucksmann.
Un signal aux électeurs de centre-gauche
Or les sondages montrent aujourd'hui que la tête de liste du PS pour les européennes est en train de prendre des intentions de vote à la Macronie. Avec cette volte face, le président vient contredire son garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, jusqu'ici opposé à une nouvelle définition du viol et semble aussi prendre de court certains de ses collaborateurs qui ne parviennent pas à expliquer clairement les évolutions souhaitées par le chef de l'État.
Mais en répondant favorablement à une demande portée par certaines associations féministes, Emmanuel Macron veut envoyer un signal clair aux électeurs de centre gauche. Cela participe aussi de sa stratégie consistant à polariser le débat à l'extrême pour tenter de mobiliser son camp avant les européennes, comme il le fait sur l'Ukraine ou la fin de vie. Et de miser ainsi sur un clivage simpliste entre progressistes et populistes.