"Cette rentrée divisée sonne comme un mauvais bulletin de notes." Interrogé par Le Point, Jean-François Copé ne mâche pas ses mots. Pour l'ancien dirigeant de l'UMP, si les membres des Républicains font leur rentrée en ordre dispersé - Valérie Pécresse à Brive-la-Gaillarde et Bruno Retailleau à La Baule notamment -, c'est à cause de "six mois de décisions prises dans une logique de mise à l'écart, voire d'exclusion" de la part de l'actuel patron de la droite, Laurent Wauquiez.
"J'ai toujours eu à cœur de rassembler". "C'est une approche qui est à l'opposé de celle qui était la mienne lorsque j'étais à la tête de l'UMP", estime Jean-François Copé dans une longue interview accordée à l'hebdomadaire. "J'ai toujours eu à cœur de rassembler, y compris dans la composition des équipes qui m'entouraient. Et Dieu sait si les tensions entre François Fillon et moi étaient vives. Pour autant, j'avais décidé et assumé de réunir fillonistes, libéraux, gaullistes et centristes", poursuit-il.
Jean-François Copé se montre également très critique de l'attitude du président des Républicains vis-à-vis de l'extrême droite. "Je ne suis pas à l'aise avec le flirt ostentatoire du président des Républicains avec le Rassemblement national", commente-t-il. "C'est l'inverse de l'ADN d'un parti de gouvernement qui avait caractérisé pendant des années la manière dont Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand et moi-même avions conduit la droite et le centre."
"Notre parti est devenu totalement rabougri". "Ses zigzags permanents l'éloignent des Français", analyse encore l'ancien président de l'UMP à propos de Laurent Wauquiez. "Il a développé une image d'insincérité et d'opportunisme systématique. (...) L'effet de sa politique, c'est que notre parti est devenu totalement rabougri et rétréci. C'est bien triste et à mon avis intenable."
"Une fois que la droite aura terminé sa lente décomposition, il faut absolument qu'elle renoue avec la culture de gouvernement plutôt que de poursuivre cette course ridicule avec l'extrême droite", considère enfin Jean-François Copé, qui avait recueilli 0,3% des voix à la primaire de la droite, à l'automne 2016.