"L'insulte à la religion c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave", déclarait, mercredi matin, la ministre de la Justice sur Europe 1. Une déclaration qui n'a pas manqué de susciter la polémique toute la journée, et de choquer Éric Ciotti qui juge ces propos "terrifiants".
Une comparaison avec l'affaire Asia Bibi
"Ça veut dire qu'en France, une jeune fille peut être menacée de mort, poursuivie par une haine indicible, et que la République, non seulement ne l'a protège pas, mais la poursuit !" fustige au micro du "Grand journal du soir" Éric Ciotti en faisant référence à l'enquête pour "provocation à la haine raciale" à l'encontre de la jeune fille. Le député LR des Alpes-Maritimes fait même la comparaison entre l'affaire Mila et celle d'Asia Bibi, du nom de la jeune fille pakistanaise qui a été condamnée à mort pour avoir critiqué l'islam.
"On lui réserve le même sort mais on est en France, dans le pays des droits de l'Homme, de la laïcité ! Et ce gouvernement est dans une forme de soumission face à ceux qui prônent la haine." Avant de lâcher : "On dirait que la France devient le Pakistan !"
Un appel à Emmanuel Macron
Malgré la réaction Nicole Belloubet qui a reconnu une expression "maladroite", le député estime qu'"elle ne se rend pas compte qu'elle légitime la haine, qu'elle met en danger cette jeune fille", avant d'ajouter : "La garde des Sceaux réinstalle le délit de blasphème !" S'inquiétant de l'avenir de la jeune fille, Eric Ciotti déplore qu'"on livre Mila à la haine" et lance "à Emmanuel Macron un appel à un sursaut pour défendre la laïcité Républicaine, pour défendre notre modèle, et pour arrêter de concéder du terrain à l'islamisme. [...] On ne joue pas avec ces sujets, on met en péril la vie de quelqu'un, c'est insupportable."
Quant aux propos tenus par le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, qui avait estimé au micro de Sud Radio que la jeune fille devait "assumer", Eric Ciotti ne mâche pas ses mots et pense que "c'est lui qu'on devrait poursuivre", avant de plaider pour que "la République se lève".