Alors que Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre à la Transition écologique et solidaire, marchait aux côtés des jeunes engagés pour le climat vendredi, les députés ont retardé de trois ans l'interdiction de certains pesticides en France. Une décision qui a déclenché la colère de la secrétaire d'État au micro d'Audrey Crespo-Mara lundi.
"C'est encore ce point noir-là que toutes nos oppositions vont utiliser". "C'est une décision qui s'explique mais que je regrette. Et je la regrette d'autant plus que ça m'exaspère", a déclaré Brune Poirson. "Ça m'énerve parce que c'est encore ce point noir-là que toutes nos oppositions vont utiliser pour faire croire qu'on ne fait rien pour le changement climatique en France. Or nous faisons énormément."
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"Nous sommes le gouvernement qui est sur le pied de guerre sur la question climatique". La secrétaire d'État à la transition écologique a alors listé les engagements du gouvernement. "Nous sommes le gouvernement qui allons fermer les centrales à charbon, et on y travaille déjà. Nous sommes le gouvernement qui allons fermer [la centrale nucléaire de] Fessenheim alors que le gouvernement précédent avait dit qu'il le ferait et qui ne l'a jamais fait. Nous sommes le gouvernement qui prenons des mesures drastiques de lutte contre la pollution", a-t-elle martelé. Et d'enchaîner :
"Nous sommes le gouvernement qui est peut-être le plus ambitieux dans l'UE. Nous sommes le gouvernement qui était en Afrique et qui a mobilisé 50 milliards d'euros pour la transition écologique là-bas. Nous sommes le gouvernement qui est sur le pied de guerre sur la question climatique et nos oppositions utilisent de petites choses pour faire un écran de fumée. C'est pour cela que cette décision m'énerve."
Un an après sa démission du ministère de la Transition écologique, Nicolas Hulot a déposé un recours contre l'État français pour inaction climatique à travers sa fondation aux côtés de trois autres ONG (Greenpeace, Oxfam France et Notre affaire à tous). Brune Poirson estime qu'il porte certaines responsabilités dans cette inaction et donc "qu'il porte plainte contre lui-même".
Des responsabilités partagées. "Il porte plainte en partie contre lui-même et ceux qui sont derrière cette pétition [intitulée "L'Affaire du siècle" et qui a réuni plus de deux millions de signatures] aussi parce qu'ils étaient aux responsabilités. On est tous d'accord pour les grands principes : 'Il faut faire plus pour l'environnement.' Mais quand il s'agit de se salir les mains et de rentrer dans le détail, cela devient beaucoup plus difficile."
"À chaque réunion interministérielle, vous devez vous battre pour vos questions". La secrétaire d'État renvoie chacun à ses responsabilités. "Nicolas Hulot a été aux responsabilités, de même que Cécile Duflot [ancienne ministre du Logement et directrice générale d'Oxfam France]. Donc chacun en porte la responsabilité", estime Brune Poirson. "Et quand vous êtes au gouvernement, c'est très difficile parce que chacun défend son pré carré et qu'à chaque réunion interministérielle, vous devez vous battre pour vos questions. On a la chance d'avoir un président très engagé sur les questions environnementales et climatiques."