Un porte-voix de taille. L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a lancé lundi la campagne de l'Institut Gustave-Roussy pour "Guérir le cancer de l'enfant au XXIème siècle". Une cause à laquelle tient tout particulièrement l'ex-chef de l'Etat. "C'est un drame absolu, une injustice innommable. Tout d'un coup, on vous annonce qu'un enfant de 5 ans est condamné. On ne peut pas laisser faire ça", a-t-il déclaré jeudi, au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1.
Une levée de fonds. "Il y 2.500 nouveaux cas de cancers de l'enfant et 500 enfants qui meurent chaque année dans notre pays", rappelle l'ancien locataire de l'Elysée. "Les cancers des enfants n'ont rien à voir avec les cancers de l'adulte. La recherche doit avancer beaucoup plus vite", plaide-t-il. "Je me suis engagé à ce que l'on trouve 10 millions d'euros (d'ici 2020, ndlr), on en a déjà cinq. Pour moi, c'est un engagement de plusieurs années."
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"indicible et inimaginable." Nicolas Sarkozy a accepté de s'engager dans la lutte contre le cancer de l'enfant à la demande du président de cette campagne, Frédéric Lemos, dont il avait rencontré le fils Noé, emporté par la maladie en 2015, à 10 ans seulement. Le fondateur des Républicains s'est donc rendu lundi à Villejuif, pour une visite du service de pédiatrie de l'Institut Gustave-Roussy. "Quand Frédéric Lemos m'a demandé de venir pour cette rencontre […] - j'ai presque honte de le dire -, j'ai dû me forcer. Comprenez-moi… C'est tellement douloureux, c'est tellement indicible et inimaginable", avoue-t-il.
"Dans les yeux de ces enfants on voit que la vie est plus forte que tout. Il n'y en a pas un qui s'est plaint", rapporte Nicolas Sarkozy à propos de sa rencontre avec les enfants malades. "Au fond, là-bas, j'ai vu la vie. Au bord de la mort, j'ai vu la vie comme on ne la voit jamais", poursuit-il. "C'était une leçon de vie. Il peut même y avoir de la joie dans ce combat final", assure-t-il.
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Un malaise qui nuit à la recherche. Pour le candidat malheureux à la primaire de la droite, la recherche contre le cancer de l'enfant pâtit d'une sorte de tabou, en raison de l'horreur suscitée par ce type de situation. "C'est gênant de parler de ça, parce que tout le monde se dit : mon Dieu, si ça m'arrive", relève-t-il. "Il y a des maladies qui sont terribles et en plus on n'en parle pas. Je comprends, j'ai cette réaction. Comme personne n'a envie d'avoir ce calice, on préfère l'ignorer", concède encore Nicolas Sarkozy.
"Les laboratoires pharmaceutiques font tout ce qu'ils peuvent. Le problème c'est que le cancer des enfants, il n'y en a pas assez. Enfin, pardon… pas assez… Pour amortir une molécule, un médicament, ce n'est pas facile", explique-t-il. Nicolas Sarkozy espère en tout cas que la levée de fonds qu'il pilote permettra de battre en brèche le silence qui pèse sur cette maladie, et à la recherche de mobiliser des moyens suffisants pour avancer plus rapidement.