C'était l'esprit de départ de la réforme de l'ISF, devenue IFI avec le dernier projet de loi de finances : encourager les plus aisés à réinvestir leur argent dans l'économie réelle plutôt qu'à le faire dormir sur des fonds de placement ou à accumuler du patrimoine. Mais la réforme finale a été critiquée puisqu'en excluant de l'ISF tous les biens mobiliers, elle n'était pas, selon ses détracteurs, suffisamment précises, et permettaient à des fonds de placement d'y échapper, alors même qu'ils ne sont pas destinés à être réinvestis. Mais la réforme pourrait être affinée afin de "mieux cibler l'investissement productif sur l'ensemble des placements", a annoncé Muriel Pénicaud, ministre du Travail, dimanche, dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1 avec CNews et Les Échos.
"L'argent ne doit pas dormir". "Il y a une réflexion en cours avec des parlementaires sur comment, dans le cadre de la réforme de l'ISF, on pourrait" y parvenir, a-t-elle expliqué. "L'idée, c'est que l'argent ne doit pas dormir mais servir. C'est un moyen pour pouvoir innover." À titre personnel, la ministre a confirmé que la réforme de l'ISF lui ferait bien économiser quelque 49.000 euros, qu'elle a décidé de reverser à un fonds d'aide aux entreprises. "J'ai choisi de le faire dans un fonds qui se consacre plus particulièrement à l'économie sociale et solidaire", a souligné Muriel Pénicaud, qui souhaite "aider à faire grandir des entreprises avec un but de solidarité, environnemental ou social". La ministre a précisé qu'il s'agissait là d'investissements, et non de dons, et que ce n'était donc pas défiscalisé.