Près de deux semaines après l'attaque du Hamas contre Israël, 24 Français ont été tués, selon le dernier bilan, tandis que sept sont toujours portés disparus. Dans ce conflit qui oppose Israël au Hamas, un groupe terroriste, la France ne prend pas ouvertement position. L'exécutif prend les plus grandes précautions pour s'exprimer sur le sujet et joue avant tout la carte de la prudence.
>> LIRE AUSSI - EN DIRECT - Israël-Hamas : Biden et Sissi annoncent l'ouverture du passage de Rafah pour laisser passer l'aide aux Palestiniens
Emmanuel Macron équilibre ses propos
À chaque prise de parole, Emmanuel Macron s'emploie à ménager les deux camps. Lorsqu'il évoque l'État hébreu, le chef de l'État veille immédiatement à équilibrer son propos. "J'ai pu d'abord exprimer notre solidarité à l'égard d'Israël, du peuple israélien face à l'attaque terroriste qu'ils ont subi, dire tout notre soutien pour qu'Israël puisse se défendre. Et puis, j'ai pu ces derniers jours passer des messages d'alerte demandant le respect du droit humanitaire, du droit international, et des populations civiles à Gaza, en Cisjordanie, et de la non-escalade du conflit au Liban. Nous avons toujours veillé à distinguer le Hamas, qui est un groupe terroriste, des autorités palestiniennes et plus encore du peuple palestinien", a-t-il déclaré.
Une prudence dans le choix des mots d'autant plus marquée depuis qu'un hôpital gazaoui a été touché par une frappe. "La France condamne", écrit Emmanuel Macron. Élisabeth Borne, elle aussi, s'empresse de réagir. "Permettez-moi de dire mon effroi. Je veux avoir une pensée pour les familles et les proches des victimes. Cela ne fait aucun doute : chaque vie compte. Toute la lumière devra être faite sur ce drame. Les auteurs devront être identifiés et rendre des comptes", avait-elle clamé.
La position du gouvernement scrutée à l'étranger
Mais lorsque les États-Unis pensent avoir trouvé les auteurs et que Joe Biden impute la frappe à une roquette tirée par un groupe terroriste de Gaza, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, préfère ne pas se prononcer. "Le président des États-Unis a parlé de probabilités ? Oui. Bien, moi, je suis ici pour vous donner des faits lorsque j'ai connaissance de ces faits. Donc chacun est libre de sa manière de communiquer. Je vous redis la position de la France : nous sommes en attente d'avoir plus d'informations pour pouvoir parler de manière sûre sur l'origine de ce tir, ce qui ne nous empêche pas de condamner quelle que soit l'origine du tir encore une fois."
Des précautions loin d'être étrangères au climat de tension aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale. Mercredi, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant les ambassades de France en Tunisie et en Iran.