La France sera "attentive" au "respect" des droits humains et du droit à l'avortement en Italie après la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni dimanche aux législatives, a averti lundi la Première ministre Elisabeth Borne. "Bien évidemment, on sera attentif, (avec) la présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), à ce que ces valeurs sur les droits de l'Homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l'avortement, soient respectées par tous", a-t-elle déclaré sur la chaîne BFMTV. Mme Borne a toutefois estimé qu'il ne "fallait pas brûler les étapes" et rappelé qu'il "appartient désormais au président de la République (Sergio Mattarella) de désigner la présidente ou le président du Conseil".
Meloni félicitée par Le Pen et Zemmour
Dans le camp de la majorité présidentielle, le président du MoDem (centre) François Bayrou a affirmé sur FranceInfo que "l'on sent bien l'espèce de vague, de dérive dans toute l'Europe. Il y a une très grande inquiétude chez les peuples auxquelles il faut répondre". L'extrême droite française a, en revanche, salué la victoire de Giorgia Meloni aux législatives en Italie, où pour la première fois depuis 1945 un parti post-fasciste accède au pouvoir. "Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste", a écrit Marine Le Pen du Rassemblement National (RN) sur Twitter, félicitant Giorgia Meloni et le chef de la Ligue Matteo Salvini, "pour avoir résisté aux menaces d'une Union européenne anti-démocratique et arrogante".
Sur RTL, sa nièce Marion Maréchal, ex-députée RN devenue vice-présidente du parti du polémiste d'extrême droit Éric Zemmour, Reconquête!, a nié que Fratelli "soit un parti factuellement d'extrême droite", tout en plaidant pour "une coalition à droite" en France comme celle qui s'est imposée Italie, mais aussi en Suède il y a deux semaines. "On ne peut pas transposer le système italien ou suédois sur le système français", a affirmé de son côté sur Public Sénat le maire LR de Chalon-sur-Saône Gilles Platret.
"Je ne suis pas dans une logique d'union, il faut rebâtir une droite républicaine et c'est autour de ça qu'on peut rebâtir la confiance du peuple français", a ajouté M. Platret, "toujours en réflexion" sur l'idée de se porter lui-même candidat à la présidence de LR. Pour l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, "c'est une folie de faire croire que 25% des Italiens seraient fascistes. Excluant lui aussi l'idée d'une union des droites, il a estimé que "en France ce qui compte est de faire l'union de la droite, non pas en réunissant les partis, mais les électeurs, et en reconstruisant un parti de droite susceptible d'attirer enfin tous les électeurs de droite". "Le vrai danger pour l'Europe ce n'est pas Giorgia Meloni, c'est que l'immigration illégale a explosé en Italie", a-t-il ajouté.