La ministre Jacqueline Gourault, qui reçoit les élus corses mardi à Paris, débute "une discussion concrète" sur l'inscription de l'île dans la Constitution et attend de voir si cette modification répond à "leurs préoccupations de nouvelles compétences".
Voir ce que les élus souhaitent "concrètement". "C'est le début d'une discussion concrète" et "ce matin nous allons demander aux représentants de la collectivité de Corse ce qu'ils souhaitent précisément à travers la modification constitutionnelle", a-t-elle expliqué sur CNews. "On va leur expliquer la modification générale que nous allons faire à l'article 72, c'est-à-dire le droit à la différenciation", a ajouté la "Madame Corse" du gouvernement qui reçoit les élus dont Gilles Simeoni, président de l'exécutif de la collectivité territoriale corse, et Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse pour une réunion de travail à partir de 10h30 à Beauvau.
Une collectivité déjà décentralisée. "On va voir si dans cet article 72 il y a déjà une réponse à leurs préoccupations ou s'il faudra aller plus loin pour répondre à leurs préoccupations de nouvelles compétences", a-t-elle dit. "La collectivité de Corse telle qu'elle est aujourd'hui est la collectivité la plus décentralisée que nous connaissons dans la République. Ils ont déjà beaucoup de pouvoirs", a souligné Jacqueline Gourault.
Pas de recours à l'article 74. La ministre a rejeté l'idée d'appliquer l'article 74 utilisé notamment pour la Nouvelle-Calédonie : "on leur dit non", a-t-elle dit. "Le président de la République a été clair. Il a dit que la Corse était au cœur de la République, et que naturellement il était prêt à reconnaître la spécificité de la Corse mais que son inscription est une inscription dans la République", a-t-elle déclaré. Lors de cette réunion avec les élus corses, seront aussi abordés les lois "montagne" et "littorale", a ajouté la ministre.
Deux revendications déjà rejetées par le président. Le texte gouvernemental sur la mention de la Corse dans la Constitution doit être soumis rapidement au Conseil d'État pour une présentation en Conseil des ministres mi-mars. Lors de sa première visite en Corse la semaine dernière, le chef de l'Etat avait rejeté deux des principales revendications des nationalistes, contredisant selon lui les règles de la République : faire de la langue corse l'égal du français et accorder le statut de résident aux insulaires.
Macron favorable à l'inscription dans la Constitution. Emmanuel Macron s'était toutefois déclaré "favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution", "une manière" selon lui "de reconnaître son identité et de l'ancrer dans la République". Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni avaient qualifié "d'occasion manquée" la visite du chef de l'État et dénoncé un discours "très en deçà des attentes et des enjeux".