"Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs". Chacun se souvient de cette phrase de Jacques Chirac lors du Sommet de la Terre à Johannesburg en 2002. Mais l'homme d'Etat, décédé jeudi à l'âge de 86 ans, était-il foncièrement écologiste ?
Jacques Chirac, c'est "Monsieur Voiture" à Paris. En tant que maire, il relance notamment les travaux de la voie express rive gauche le long de la Seine. Et en tant que premier Ministre, puis chef de l'Etat, il se présente comme un ardent défenseur du nucléaire. L'EPR de Flamanville, c'est lui également. Il annonce même son lancement avant que la consultation publique ne soit terminée.
Il est le président qui décide de la reprise des essais nucléaires à Moruroa en 1995, et celui qui recrute son premier Ministre Alain Juppé en lui demandant s'il sait au moins "tâter le cul des vaches". Jacques Chirac était aussi un allié de la frange productiviste des agriculteurs à la FNSEA (La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles).
Chirac, sensible à l'influence de Nathalie Kosciusko-Morizet et Nicolas Hulot
Mais Jacques Chirac est aussi un chef d'Etat sensible à l'influence de deux figures écologistes, Nathalie Kosciusko-Morizet et Nicolas Hulot. Ils sont tous les deux avec lui à bord de l'avion qui l'emmène au sommet de la Terre en 2002 à Johannesburg. C'est en plein vol pour l'Afrique du Sud que la phrase devenue culte, "Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs", a été griffonnée sur un coin de table.
Deux ans plus tard, il concrétise ses paroles en appuyant l'idée que lui souffle Nathalie Kosciusko-Morizet. La France inscrit la protection de l'environnement dans sa Constitution. Un acte fort après une bataille acharnée à l'Assemblée Nationale.
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