Jacques Chirac et les affaires, une longue histoire

Jacques Chirac, en 2006.
Jacques Chirac, en 2006. © AFP
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L’ancien président a été inquiété de nombreuses fois devant la justice, et il a même été condamné pour les emplois fictifs du Rassemblement pour la République (RPR).

Avant lui, il y avait eu VGE et les diamants de Bokassa, François Mitterrand et l’affaire Urba. Après lui, il y a eu Nicolas Sarkozy et les affaires Bettencourt. Jacques Chirac, décédé jeudi à l'âge de 86 ans, a eu lui aussi maille à partir avec la justice. Europe 1 vous rafraîchit la mémoire.

Les emplois fictifs du RPR

Entre 1988 et 1995, des salaires d'employés permanents du Rassemblement pour la République (RPR) ont été pris en charge par des entreprises privées et la mairie de Paris, ce qui entraînera notamment la condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité d'Alain Juppé. En tant que fondateur du RPR et maire de Paris, Jacques Chirac était lui aussi visé par cette affaire. En décembre 2011, il a d’ailleurs été condamné à deux ans de prison avec sursis pour "détournement de fonds publics", "abus de confiance", "prise illégale d'intérêts" et "délit d'ingérence".

Les HLM de Paris

Afin de financer le RPR, la mairie de Paris aurait, de 1977 à 1995, accordé des marchés publics de construction de HLM à des sociétés en échange de pots-de-vin. Si l’affaire a été découverte en 1994, c’est la révélation de la "cassette Méry", en 2000, qui la place sous le feu des projecteurs. Cet homme, responsable de bureaux d'étude au RPR, avait enregistré un témoignage vidéo posthume dans lequel il accusait directement Jacques Chirac d'avoir été mêlé dans cette affaire de corruption. Si un procès s'est bien tenu en juin 2006, aucun responsable politique n'a été jugé. Le juge d'instruction Armand Riberolles, successeur du juge Éric Halphen, assurait à l’époque que "l'instruction n'est pas parvenue à établir formellement l'implication personnelle de responsables au sein de l'appareil politique du RPR".

Les marchés des lycées d’Île-de-France

En 1995, la justice s’intéresse aux contrats signés depuis 1988 par les pouvoirs publics avec des entreprises du bâtiment pour la rénovation des lycées d’Île-de-France. Comme dans le cadre des HLM, un vaste système de fausses factures est mis en évidence, avec comme objectif de financer les activités du RPR. Michel Roussin, directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, est condamné. Si son nom a largement été cité tout au long de l’affaire, Jacques Chirac, protégé par son immunité de président de la République, ne sera jamais inquiété.

L'affaire des billets d'avion

Entre 1992 et 1995­, alors qu’il était maire de Paris et président du RPR, Jacques Chirac aurait réglé ses billets d’avion en espèce à une agence de voyage de Neuilly, pour un montant de plus de trois millions de francs. Plusieurs membres de sa famille (son épouse Bernadette et sa fille Claude) auraient eu recours au même mode de paiement. Des voyages à titre privé aux États-Unis, à l'île Maurice ou encore au Japon étaient évoqués. Incluse dans le dossier des marchés des lycées d’Île-de-France, cette enquête n’a finalement pas abouti et les poursuites ont été abandonnées.

Les frais de bouche à la mairie de Paris

En 2002, alors qu’il ne pense qu’à sa réélection à la présidence, Jacques Chirac est mis en cause par un rapport de l'Inspection générale de la ville de Paris. On lui reproche d’avoir dépensé 2,1 millions d'euros pour des frais alimentaires et de réception quand il était maire de Paris, entre 1987 et 1995, soit 4000 euros par jour en moyenne, aux frais du contribuable. Bertrand Delanoë, son successeur à la mairie de Paris, décide alors de porter plainte. Mais la justice prononcera finalement un non-lieu en 2003 car les faits éventuels étaient prescrits au moment de la plainte de la ville de Paris.