Alain Juppé publie mercredi un livre programmatique sur l'éducation, Mes chemins pour l'école (JC Lattès). L'occasion d'une tournée médiatique pour parler d'éducation, certes, mais aussi de lui. Ainsi, dans une interview au Monde, l'ancien Premier ministre n'hésite pas à faire un mea culpa, 20 ans après les grandes grèves de 1995 contre sa réforme des régimes spéciaux de retraite. "Oui j'ai changé", affirme-t-il dans une formule qui rappelle celle de son rival Nicolas Sarkozy en 2007. "J'ai appris avec l'expérience que j'en ai trop fait à cette époque", explique-t-il, assurant avoir "appris la doctrine de la goutte d'eau: il ne faut pas faire déborder le vase en voulant trop en faire". "Autre enseignement, il faut annoncer clairement la couleur. L'erreur en 1995, était de ne pas avoir annoncé la réforme des retraites avant l'élection", ajoute le maire de Bordeaux.
"J'ai parfois payé pour d'autres". Interrogé sur le fait de savoir si "les Français le connaissaient vraiment", Alain Juppé rétorque : "les Français ont une certaine image de moi, ils me voient - à tort - comme quelqu'un d'un peu froid". "Les Français savent d'une façon générale que je tiens mes engagements et que j'ai le sens de la fidélité. Cela explique leur indulgence à mon égard car ils savent que j'ai parfois payé pour d'autres", a-t-il ajouté, en allusion à sa condamnation dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, lorsque Jacques Chirac était maire.
Alain Juppé, décidément prodigue en confidences en cette rentrée, s'était déjà confié dans le JDD, dimanche. "Je ne suis pas indifférent. J'aime qu'on m'aime et je souffre quand on me déteste", a-t-il lâché dans les colonnes de l'hebdomadaire. Premier candidat déclaré à la primaire de la droite l'an prochain, le maire de Bordeaux tente visiblement de fendre l'armure. Le choix sera-t-il payant ?