Peut-on tout dire sur les réseaux sociaux ? Peut-on tout dire lorsque l'on est député ? C'est la question posée ce lundi matin à la suite du tweet polémique de la cheffe de file LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot. Sur le réseau social, elle a écrit dimanche, à l'occasion des commémorations de la rafle du Vel' d'Hiv, qu'il ne fallait "pas oublier ces crimes, aujourd'hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN".
Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du #VeldHiv
— Mathilde Panot (@MathildePanot) July 16, 2022
Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN !
Des propos immédiatement décriés par de nombreuses personnalités politiques françaises. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, allié à la France insoumise dans la coalition de la Nupes, a réagi au micro de Thierry Dagiral sur Europe 1. "Ces événements sont une blessure dans notre histoire. Il suppose que ce jour-là, le jour où on commémore cet anniversaire, on s'abstient de toute formule qui peut prêter à polémique".
"Deux" Pétain
Il regrette ainsi que ces mots aient été prononcés ce jour-là, "même si je vois qu'on s'acharne sur Mathilde Panot, et qu'on oublie que le même jour, il y a un député de la majorité relative qui a de son côté considéré qu'il y avait deux Pétain, et qu'il y avait un Pétain qu'il fallait continuer à honorer, reprenant les propos du chef de l'État de 2018". Et de rappeler que cette année-là, "le président Macron avait expliqué qu'il fallait continuer à honorer le grand soldat que fut, je n'ose dire, le maréchal Pétain, puisqu'il a été frappé d'indignité et qu'il n'a plus aucun titre à faire valoir aujourd'hui".
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Pour autant, le député Nupes de Seine-et-Marne veut éviter "toute forme de confusionnisme" : "Je me bats avec la Nupes, justement pour éviter cette espèce de grand amalgame permanent entre les uns et les autres." Par conséquent, il ne veut "pas laisser penser que Pétain et Macron, c'est la même chose", a-t-il lancé. "Quand la confusion existe partout, notre devoir est de faire en sorte qu'il y ait moins de confusion."