La Corse est sous le feu des projecteurs depuis un mois. Après l’agression et la mort d’Yvan Colonna, les manifestations se sont multipliées à Bastia, Furiani, Ajaccio ou Corte. Elles se sont transformées en émeutes. Dans ce contexte et à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, la question se pose : Comment est suivi le scrutin sur l'île de Beauté ? Les Corses vont-ils répondre présents le dimanche 10 avril ?
"Je voterai Yvan Colonna !"
"On n'ira pas voter" déclare une femme au micro d'Europe 1. Pour ces indépendantistes rencontrés lors de manifestations à Ajaccio et Bastia, l'élection présidentielle se fera sans eux : "on est peut-être Français d'un point de vue juridique, mais exclusivement juridique. Je voterai Yvan Colonna !" renchérit un autre manifestant.
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D'autres militants indépendantistes adoptent des positions plus mesurées : "Moi, j'ai des amis et des collègues de tous bords. Des nationalistes de la frange dur, d'autres plus modérés comme moi, et des gens de droite et de gauche. Eux ne comprennent pas pourquoi je ne vais pas voter. Honnêtement, personne ne pourrait m'intéresser lors de cette élection. Je verrai lors du second tour. S'il y a Le Pen, je réfléchirai", analyse ce militant qui a voté Mélenchon aux dernières présidentielles.
Pour Michel, qui a l'habitude de voter pour le parti autonomiste de Gilles Simeoni, la Corse n'a pas été entendue ces dernières années : "Je n'irai certainement pas voter parce que j'ai l'impression qu'on n'écoute pas notre démocratie en Corse. Si on est écouté et qu'on écoute les gens qu'on a élus et bien peut-être à ce moment-là que nous on fera notre travail de citoyen"
"Quand c'est propre à la Corse, c'est beaucoup plus motivant"
Dans ce café d'un village perché dans le centre de la Corse, le ton est différent. "Moi, je vais voter parce que c'est important d'avoir un président de la République" explique un homme.
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"Quand c'est propre à la Corse, c'est beaucoup plus motivant pour certains. La crise en cours en Corse va en dissuader certains et en motiver d'autres", livre une femme. Il y a cinq ans, la Corse est la région où le taux d'abstention a été le plus fort lors du second tour de la présidentielle.