Le Premier ministre Jean Castex a annoncé mercredi "un projet de loi contre les séparatismes", qui sera présenté en Conseil des ministres à la rentrée, lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. Il s'agira avec ce texte d'"éviter que certains groupes ne se referment autour d'appartenances ethniques ou religieuses", a indiqué le chef du gouvernement, qui entend défendre la laïcité "avec intransigeance". À la fin de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a insisté sur "le pacte républicain", en soulignant la "préoccupation majeure" du gouvernement de lutter contre l'islamisme radical.
Lutte contre les "minorités ultra violentes", création de "juges de proximité" contre "les incivilités du quotidien", lutte contre l'islamisme radical, le Premier ministre a fait assaut de fermeté sur les sujets sécuritaires mercredi. Après la succession de retentissants faits divers qui ont émaillé l'actualité récente, Jean Castex a promis que l'Etat allait apporter une réponse "ferme et sans complaisance" aux "minorités ultra violentes", qui "viennent systématiquement ternir les manifestations", et à "la banalisation de la délinquance du quotidien".
"Les violences commises dans les quartiers des Grésilles et de Chenôve à Dijon, l'attaque ignoble contre un chauffeur de bus à Bayonne, les guet-apens tendus aux représentants des forces de l'ordre et à nos pompiers dans certains quartiers, les trafics en bas des cages d'escaliers, la banalisation de la délinquance du quotidien sont autant de faits inacceptables qui exaspèrent les Français. Ils appellent une réponse de l'État ferme et sans complaisance", a déclaré le Premier ministre devant les députés.
Des "juges de proximité" à partir de 2021
Souvent critiqué par les oppositions de gauche comme de droite sur sa stratégie sur les sujets réagliens comme la sécurité, l'exécutif envisage de répondre aux "incivilités du quotidien" par la création "dans les territoires des juges de proximité" à partir de 2021. "Dans beaucoup de territoires, la petite délinquance, les petites incivilités, le tag, l'insulte, le petit trafic (...) se sont développés au point de gâcher la vie quotidienne des gens. Ils se sont développés car, faute de réponse judiciaire, une forme d'impunité s'est installée", a commenté le Premier ministre.
Dans la droite ligne des annonces d'Emmanuel Macron contre les risques de "séparatisme" religieux en février 2020, à Mulhouse, le chef du gouvernement a rappelé que la lutte contre "l'islamisme radical sous toutes ses formes" demeure une préocupation majeure. "La République, c'est la laïcité comme valeur cardinale, comme fer de lance de la cohésion de la société", a-t-il rappelé devant l'Assemblée nationale. Il a promis pour la rentrée "un projet de loi contre les séparatismes" aux contours encore flous. Il s'agira avec ce texte d'"éviter que certains groupes ne se referment autour d'appartenances ethniques ou religieuses", a-t-il affirmé.