Le Premier ministre Jean Castex s'est affirmé lundi comme "chef de la majorité" devant les parlementaires LREM, MoDem et Agir qu'il recevait à Matignon, aussitôt après la formation de son équipe gouvernementale, selon des propos rapportés. "L'été sera studieux. Chacun devra être au travail tout de suite", a-t-il déclaré, réaffirmant aussi sa volonté de "dialogue". Dans ce nouveau casting qui comprend l'arrivée surprise de l'ex-ministre Roselyne Bachelot et de l'avocat Eric Dupond-Moretti, il a reconnu qu'il n'y avait "pas de gros changement. Mais ce n'était peut-être pas la peine, étant donné le contexte politique".
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"Et puis, il y en a déjà eu un à la tête de gouvernement", a-t-il ajouté d'après plusieurs participants. "Ce gouvernement doit être la marque de l'unité. Unité de notre famille", a insisté le locataire de Matignon, soulignant que "trois parlementaires et non des moindres ont rejoint l'équipe gouvernementale": Barbara Pompili, Brigitte Bourguignon et Nadia Hai, toutes trois LREM.
"Nous devons marcher main dans la main"
"Le Premier ministre est le chef de la majorité. Ce n'est pas le caporal", a-t-il lancé plus tard, sous les applaudissements. Il était régulièrement reproché à son prédécesseur Edouard Philippe - un ex-LR qui n'avait pas pris sa carte à LREM - de ne pas jouer ce rôle d'animateur de la majorité. "C'est le chef, cela lui implique des devoirs" et il doit "trouver les voies et moyens de souder la majorité", a insisté Jean Castex. Et d'ajouter: "Ensemble, il faut que nous respections nos rôles respectifs. Le Parlement a sa place et je le respecterai toujours. Et le pouvoir exécutif a la sienne. Nous devons marcher main dans la main".
Il a aussi plaidé pour "que nous n'ayons qu'une boussole: l'efficacité" car "nos concitoyens attendent des résultats". "Je suis certain que si nous ne sommes pas fidèles entre nous - et au président de la République -, si nous ne travaillons pas dans la fluidité", il n'y aura aucune chance de "faire gagner la France".
Vers "une société plus écologique, plus sociale et juste"
"À partir des réformes engagées dans la première partie du quinquennat nous allons nous mobiliser pour protéger les Français face à la crise", a ajouté le nouveau Premier ministre. Il a promis de "le faire en investissant dans la transformation de notre pays vers une société plus écologique, plus sociale et juste. Une société où les valeurs de laïcité progressent sans cesse, et où l'ascenseur républicain fonctionnera à nouveau", toujours selon des propos rapportés. Le chef de l'Etat a aussi glissé être "consterné de voir la violence y compris physique qui s'exprime" envers les parlementaires, qui "traduit une montée de la violence dans la société" selon lui.
L'ex-maire de Prades (Pyrénées-Orientales) a encore souhaité "renforcer singulièrement nos relations avec les territoires de la République". "Ça part sur un très bon pied", ont jugé à l'issue des parlementaires. Olivier Becht (Agir) a notamment salué une "excellente prestation" de celui qui est "incontestablement chef de la majorité", tandis que Jean Louis Touraine (LREM) a évoqué un discours "de bon aloi" au ton "simple, direct".