"Je trouverais délirant qu'il reste", a estimé, mardi, sur Europe 1, le député-maire LR de Meaux Jean-François Copé à propos du ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand. Dans son édition datée de mercredi, Le Monde affirme que le ministre, alors directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012, "a fait bénéficier de plusieurs contrats des proches, dont son ex-femme et sa compagne".
"D'un point de vue politique, au regard de la connotation que veut absolument donner M. Macron à son quinquennat, qui est celle d'une purification complète, je ne vois pas du tout comment il peut conserver M. Ferrand, qui est quand même son plus proche ami, à un poste ministériel. Ou alors il ne faut pas nous donner des leçons à nous", lance Jean-François Copé, qui a décidé de ne pas se représenter aux élections législatives cette année.
"L'arroseur arrosé". "Lorsque j'ai été mis en cause dans l'affaire Bygmalion, j'ai démissionné de la présidence de l'UMP, alors que la justice a acté mon innocence totale", se souvient Jean-François Copé dans un parallèle avec Richard Ferrand. "Rien ne m'obligeait à le faire, mais je considère qu'assumer ses responsabilités quand on est mis en cause, soupçonné dans des conditions affreuses, même si c'est profondément injuste, rend impossible l'exercice de vos fonctions", argue le maire de Meaux, qui moque "l'arroseur arrosé".
"Il accumule les contre-vérités". "Après avoir stigmatisé François Fillon au nom de la morale tout au long de la campagne présidentielle, le voici (Richard Ferrand) à devoir se justifier de choses qui sont quand même difficiles à justifier, puisqu'il accumule les contre-vérités depuis huit jours", souligne Jean-François Copé.
Dans un communiqué publié mardi, le ministre "réfute et condamne tous les soupçons" de l'enquête du journal Le Monde. Malgré ces nouvelles suspicions, le Premier ministre Édouard Philippe lui a renouvelé sa confiance, mardi soir, sur le plateau du 20 Heures de France 2. Plus tôt dans la journée, sur LCI, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, autre proche d'Emmanuel Macron, avait estimé qu'il ne s'agissait pas d'"une affaire". "Mais il y a un débat qui est posé sur la question de l'éthique", avait-il néanmoins admis.