C'était une victoire très étriquée et contestée. L'élection de Manuel Valls comme député de la première circonscription de l'Essonne a finalement été validée vendredi par le Conseil constitutionnel.
66 irrégularités mais... "Les requêtes de Farida Amrani et Ulysse Rabaté (candidats de la France insoumise lors de ces législatives, ndlr) et de Gautier Albignac (candidat sous l'étiquette "divers", ndlr) sont rejetées", écrit le Conseil constitutionnel. L'ancien Premier ministre l'a emporté de seulement 139 voix contre la France insoumise, lors d'un second tour houleux le 18 juin. Farida Amrani et ses avocats contestaient la validité de 141 suffrages, pointant sur les listes d'émargement des signatures repassées au stylo sur leur esquisse au crayon, et des signatures différentes entre les premier et deuxième tours.
Si 66 votes "correspondant à des différences de signature significatives doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés", ce n'est pas le cas des autres, selon les neuf Sages. "Ces suffrages irréguliers restant en nombre inférieur à l'écart de voix entre les deux candidats du second tour, cette irrégularité ne saurait conduire à l'annulation des opérations électorales", tranche-t-il.
"Je ne suis pas surpris". Dans un communiqué, Manuel Valls, qui siège désormais au sein du groupe La République en marche (LREM), a pris "acte" de la décision du Conseil constitutionnel, soulignant que ce dernier "a ainsi pu mesurer en toute indépendance l'inanité totale des arguments invoqués". "Je n'en suis pas surpris, tant il était évident que les accusations grossières de fraude électorale contre le candidat que j'étais et ma suppléante Marie-Hélène Bacon, comme nombre de maires, notamment celui d'Évry, Francis Chouat, d'élus et d'assesseurs, ne reposaient sur rien".
Farida Amrani et son suppléant ont eux aussi pris "acte", dans un communiqué publié sur Twitter. "Bien entendu, nous respectons la décision du Conseil constitutionnel et réitérons toute notre confiance dans les institutions de la République. Plusieurs zones d'ombre persistent, renforcées par la faiblesse de la défense de Manuel Valls tout au long de l'instruction. Mais pour cette fois, force est de constater que l'évidence ne suffit pas", écrivent-ils.