Le patron de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, juge "indispensable de définir les moyens" pour "ramener vite à la maison" les forces françaises déployées au Sahel, dans une tribune publiée dimanche dans le JDD, à la veille de l'hommage national rendu aux 13 militaires morts au Mali. Dans ce texte cosigné avec le député Bastien Lachaud, le chef de file des insoumis reconnaît toutefois qu'il "est impossible de retirer immédiatement les forces françaises : nos accords de défense nous l'interdisent". Mais il demande de "travailler à une nouvelle attitude en identifiant les impasses" de la situation actuelle au Sahel.
"Il y a six ans qu'on y est en guerre", rappellent les deux députés LFI. "Nous y avons perdu 44 vies, nous y stationnons 4.500 militaires et leur matériel. Sans que le Parlement ne l'ait décidé ni n'en ait débattu une seule fois! Pourquoi sommes-nous là ? Jusqu'à quand ?", lancent-ils. "La situation est-elle meilleure (...) ? Les Maliens sont-ils davantage qu'avant en situation de décider de leur destin? Les Français y sont-ils mieux appréciés ? À ces questions, la réponse est non. L'ensemble des acteurs sur place le reconnaît ; les chercheurs aussi. D'aucuns parlent d'un 'désastre'", assènent-ils encore.
Un hommage national pour les soldats
Les deux parlementaires réclament "une autre relation avec les peuples d'Afrique", en fustigeant le "soutien" de la France au président malien "fantoche" Ibrahim Boubacar Keïta. Treize militaires français de la force Barkhane ont péri lundi dernier au Mali dans la collision de deux hélicoptères lors d'une opération de combat contre des djihadistes, dans un contexte sécuritaire alarmant au Sahel. Il s'agit du plus lourd bilan humain essuyé par les soldats français depuis le début de leur déploiement au Sahel en 2013.
Emmanuel Macron présidera lundi après-midi aux Invalides, en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, un hommage national ouvert au public en l'honneur de ces treize militaires morts accidentellement.